4 % la prime de risque actions ; 250 points de base la prime de risque sur les obligations high yield

Publié le 11 juillet 2014 à 10h29    Mis à jour le 11 juillet 2014 à 18h08

Patrick Artus

L’abondance de la liquidité mondiale a d’abord conduit à l’écrasement des taux d’intérêt sans risque : pour les taux d’intérêt à 10 ans, 1,3 % à 1,4 % en Allemagne ; 1,7 % à 1,8 % en France ; 2,6 % à 2,7 % aux Etats-Unis et au Royaume-Uni ; 0,6 % au Japon. Le faible niveau des taux d’intérêt sans risque a ensuite conduit les investisseurs, qui ont besoin de rendements plus élevés, à se reporter sur des actifs plus risqués. On a alors vu l’écrasement des primes de risque sur les dettes publiques périphériques de la zone euro, sur les dettes bancaires, sur les dettes des entreprises, sur les actions.

Mais il a subsisté une forte asymétrie entre les actions et les dettes : les primes de risque sur les actions, dans les différents pays, ont modérément reculé et restent aux alentours de 4 % ; les primes de risque sur les dettes obligataires des entreprises se sont effondrées ; pour les entreprises high yield, elles ne sont que de 250 points de base, alors que le taux de défaut moyen d’une obligation high yield est voisin de 5 % par an.

Pourquoi l’excès de liquidité a-t-il beaucoup moins fait monter les cours boursiers que les prix des obligations des entreprises ? Probablement parce que beaucoup d’investisseurs ne veulent pas ou ne peuvent pas augmenter la taille de leurs portefeuilles d’actions (pour des raisons réglementaires, de risque, etc.). S’ils vendent des dettes sans risque, ils achètent des dettes risquées et pas des actions.

Patrick Artus Membre du Cercle des Economistes

Patrick Artus est Chef économiste de Natixis depuis mai 2013. Polytechnicien, diplômé de l’Ensae, et de l’IEP Paris, Patrick Artus intègre l’Insee en 1975, où il participe notamment à des travaux de prévision et de modélisation, avant de rejoindre, cinq ans plus tard, le département d’économie de l’OCDE. En 1982, il devient directeur des études à l’Ensae puis il est nommé, trois ans plus tard, conseiller scientifique au sein de la direction générale des études de la Banque de France. En 1988, il intègre la Caisse des dépôts et consignations, où il exerce successivement en tant que chef du service des études économiques et financières puis responsable de la gestion actif-passif. En 1993, il est nommé directeur des études économiques, responsable de la recherche de marché chez CDC-Ixis. Devenu en 1998 directeur de la recherche et des études de Natixis, il est promu chef économiste en mai 2013. Depuis septembre 2024, il est conseiller économique d'Ossiam. Il est également membre du Cercle des Economistes.

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