600 000 emplois : le potentiel de création d’emplois peu qualifiés en France

Publié le 23 mai 2014 à 16h25    Mis à jour le 11 juillet 2014 à 18h08

Patrick Artus

Un des problèmes centraux de l’économie française est le coût élevé du travail peu qualifié. Le Smic correspond à 62 % du salaire médian et, de plus, malgré les allégements de charges, les cotisations sociales des entreprises représentent encore 19 % du salaire au niveau du Smic. Dans les autres pays de l’OCDE, le salaire minimum est plus bas, compris entre 40 % et 50 % du salaire médian. Le nouveau salaire minimum de 8,50 euros de l’heure en Allemagne ne représentera en 2017 que 46 % du salaire médian.

On sait par ailleurs, par de nombreux travaux de recherche, que la sensibilité de l’emploi au coût du travail est très élevée au niveau du salaire minimum : une baisse de 1 % du coût du travail peu qualifié accroît au moins de 1 % l’emploi peu qualifié. Supposons alors qu’on supprime toutes les charges sociales des employeurs qui subsistent entre 1 Smic et 1,3 Smic. Pour un coût d’environ 13 milliards d’euros pour les finances publiques, la baisse de 15 % du coût du travail permettrait de créer au moins 600 000 emplois peu qualifiés. Il faudrait bien sûr financer cette mesure, en privilégiant la baisse de dépenses publiques peu utiles (certaines aides au logement, à la famille…).

Patrick Artus Membre du Cercle des Economistes

Patrick Artus est Chef économiste de Natixis depuis mai 2013. Polytechnicien, diplômé de l’Ensae, et de l’IEP Paris, Patrick Artus intègre l’Insee en 1975, où il participe notamment à des travaux de prévision et de modélisation, avant de rejoindre, cinq ans plus tard, le département d’économie de l’OCDE. En 1982, il devient directeur des études à l’Ensae puis il est nommé, trois ans plus tard, conseiller scientifique au sein de la direction générale des études de la Banque de France. En 1988, il intègre la Caisse des dépôts et consignations, où il exerce successivement en tant que chef du service des études économiques et financières puis responsable de la gestion actif-passif. En 1993, il est nommé directeur des études économiques, responsable de la recherche de marché chez CDC-Ixis. Devenu en 1998 directeur de la recherche et des études de Natixis, il est promu chef économiste en mai 2013. Depuis septembre 2024, il est conseiller économique d'Ossiam. Il est également membre du Cercle des Economistes.

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