Banques centrales : le risque d’être « data dependent » !
Les banquiers centraux communiquent, depuis plusieurs mois, sur le fait que leurs décisions de politique monétaire dépendent des dernières données économiques. Le dernier chiffre d’inflation ou de croissance serait déterminant dans leurs choix. Cette stratégie peut paraître cohérente et pleine de bon sens. Il s’agit de remonter les taux directeurs « juste ce qu’il faut » pour « tuer » l’inflation, sans peser de trop sur la croissance, en étant réactif. Toutefois, elle a aussi ses limites. D’une part, ces décisions se basent sur des estimations incomplètes qui peuvent subir d’importantes révisions. Une lecture « en tendance » des statistiques, comme par le passé, permettrait de réduire les risques d’erreurs statistiques. D’autre part, alors que les politiques monétaires sont, aujourd’hui, restrictives, cette dépendance à la dernière statistique pourrait induire des surréactions. L’absence de visibilité sur ce que feront les banques centrales au quatrième trimestre (notamment en cas de statistiques sur l’inflation plus volatiles), alors que les économies vont ralentir, devient le principal risque pour la stabilité des marchés.
Christian Parisot est conseiller économique auprès du prestataire de services d'investissement Aurel BGC, dont il a été préalablement responsable de l’ensemble de la recherche, et Chef Economiste entre 2006 et 2021. Titulaire d’un diplôme universitaire, il a débuté en 1996 sa carrière d’économiste de marché à la Caisse Centrale des Banques Populaires (devenue ultérieurement Natixis) avant de rejoindre Aurel un an plus tard.
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