Ce n’était pas pour le mois dernier…

Publié le 9 octobre 2015 à 13h55    Mis à jour le 15 octobre 2015 à 11h15

Philippe Weber

Contrairement à nos anticipations, la Réserve fédérale a maintenu le taux des fonds fédéraux à 0 %. Les arguments sont connus : les incertitudes venues de l’extérieur, et notamment de Chine ; les turbulences sur les marchés financiers ; l’absence de pressions inflationnistes à court terme. Arguments vrais mais pas forcément convaincants. D’ailleurs la réaction des marchés a été mitigée.

Surtout, les commentaires venus de certains membres du FOMC ont été déroutants, à commencer par ceux de Mme Yellen immédiatement après la décision, puisqu’elle expliquait qu’une hausse avait été envisagée, et même qu’une hausse pourrait être décidée en octobre. Puis d’autres, y compris parmi les plus «colombes», ont expliqué qu’ils entendaient bien voir une hausse cette année – un peu comme s’ils regrettaient ce statu quo. Depuis, les marchés ont été agités, notamment en raison de l’affaire Volkswagen. Mais le plus frappant a été la hausse des marchés après les chiffres de l’emploi médiocres, comme s’ils pensaient que, si les chiffres étaient mauvais, alors la banque centrale ne monterait pas, voire accroîtrait ses achats.

Situation éminemment malsaine, qui met la Réserve fédérale dans une situation inextricable (un «corner», dit-on dans ces cas-là). Il faut en sortir, sauf à préparer des turbulences sévères. A moins d’un effondrement économique ou financier d’ici là, la situation économique appelle un relèvement de taux, qui n’impliquera pas, rappelons-le, que la politique devienne restrictive, mais qu’elle soit un tout petit peu moins extraordinairement accommodante.

Philippe Weber

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