Premier resserrement monétaire en Angleterre

Publié le 20 juin 2014 à 9h31    Mis à jour le 1 février 2019 à 16h06

Philippe Weber

Le gouverneur de la Banque d’Angleterre l’a annoncé, la hausse des taux pourrait arriver plus tôt que les marchés ne l’attendaient : on peut désormais imaginer que cela arrivera vers le milieu de l’automne. Initialement, la Banque s’était fixée comme condition nécessaire un taux de chômage passant au-dessous de 7 % – on est déjà à 6,6 %, et la communication a été dûment modifiée. Mais il est vrai que la croissance est dynamique, avec + 0,8 % au dernier trimestre et + 3,1 % en un an. Même si l’inflation ne montre, à 1,5 %, aucun signe d’accélération, l’économie souffre, selon le gouverneur lui-même, de plusieurs déséquilibres. N’en citons que deux : déséquilibre extérieur tout d’abord, auquel la politique monétaire ne pourra rien directement, sinon en freinant la demande intérieure ; déséquilibre intérieur, avec des ménages toujours fortement endettés (140 % de leur revenu disponible). Le très bas niveau des taux encourage la distribution de crédits au logement souvent excessifs en comparaison de la situation des emprunteurs, et les prix, particulièrement à Londres, augmentent dans des proportions difficilement soutenables. Monter les taux pour freiner ce type d’endettement ? C’est une des raisons. Mais les deux tiers de la dette hypothécaire des ménages est à taux variable, et donc souffriront de la remontée des taux. Le Royaume-Uni va sans doute être le premier grand pays développé à resserrer sa politique monétaire. Cette expérience sera du plus grand intérêt pour la suite, car les Etats-Unis en 2015 et la zone euro un jour devront suivre le même chemin.

Philippe Weber

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