Comme prévu… ou presque
Le FOMC a relevé d’un quart de point le taux des fonds fédéraux – et, dans sa première conférence de presse, M. Powell a insisté sur le fait que c’était cela la décision prise. Tout le monde attendait ce relèvement. Le communiqué constate un ralentissement de l’activité en début d’année, mais laisse attendre une hausse de l’inflation plus rapide qu’il ne le faisait en janvier. Les perspectives de croissance sont revues en hausse, ce qui est assez naturel, tandis que le taux de chômage est revu en baisse, un peu plus sensible qu’on ne l’aurait imaginé. La surprise vient des perspectives d’inflation, à peine modifiées, et de taux directeur, à peine revues en hausse.
Il faut apporter une nuance, et tenter une explication. La nuance vient du fait que ce qui est inchangé pour 2018 est la médiane des prévisions de taux ; mais la répartition de ces prévisions a changé, plus de membres jugeant appropriées quatre hausses en tout cette année. De plus, rappelons que tous les membres du FOMC, votants ou non, soumettent leurs prévisions, et cela avant les débats. L’explication apportée par M. Powell est que la «courbe de Phillips», qui montre la corrélation négative entre le chômage et l’inflation (ou la hausse des salaires) se serait aplatie.
Admettons : beaucoup de travaux récemment publiés vont en ce sens, avec de bons arguments. Cependant, on ne voit guère pourquoi elle se serait aplatie depuis décembre dernier… Il n’est donc pas exagérément imprudent de continuer à imaginer trois autres hausses cette année – et de réserver son jugement pour 2019.