Coup de mou sur les Brics

Publié le 9 octobre 2015 à 13h57    Mis à jour le 9 octobre 2015 à 17h34

Jean-François Boulier

Cela aurait pu être le titre d’un polar des années 1950, exhumé d’une vieille étagère pour une lecture estivale. Mais c’est le scénario de la rentrée. La trajectoire de croissance chinoise, impérative pour sortir sans troubles sociaux ce gigantesque pays de la pauvreté, est en décélération depuis plusieurs années, et pour longtemps encore : retour vers le marché intérieur, plus de services, d’infrastructures et une industrie plus propre ne se feront pas en un jour. Les risques de décélération plus forte existent et les autorités chinoises ont joué avec le feu en stimulant une Bourse déjà volatile. Quant à la baisse modeste du renmimbi, c’est plus un gage d’internationalisation.

Le joli concept de Brics s’étiole un peu quand on observe les disparités de ces composantes. L’Inde en meilleure forme baissant les taux d’intérêt à court terme. La Russie dans un marasme pétrolier et le Brésil dans les affres de l’inflation et du chômage. Les pays producteurs de matières premières ont-ils bien su profiter de l’aubaine passée pour renforcer leurs économies ? Assurément, plusieurs pays vont vivre des temps plus difficiles, notamment en raison de la hausse attendue des taux courts américains.

Mais les opportunités existent. Le taux moyen des obligations de l’indice EMBI Global se situe au-dessus de 6,5 %. Quant aux valorisations des Bourses émergentes, dont sont sortis tant d’investisseurs depuis un an, leurs multiples, en moyenne autour de 10 contre 15 en Europe, invitent à la réflexion, même si la sélectivité et la prudence restent de mise.

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

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