L'analyse de Christophe Morel

De l’inéluctabilité d’une coopération internationale

Publié le 19 octobre 2020 à 12h44    Mis à jour le 22 octobre 2020 à 11h49

Christophe Morel

Il est toujours tentant d’analyser une baisse du dollar comme le signal de la fin de l’hégémonie américaine.

De ce point de vue, l’affaiblissement du dollar depuis le printemps n’est pas attribuable à des facteurs structurels : il est uniquement conjoncturel, en lien avec les décisions monétaires de la Fed. Au regard des différentiels de taux d’intérêt, le dollar aurait même dû baisser davantage, ce qui confirme que les arguments structurels n’interviennent pas.

A ce stade, il n’y a aucun signe que le dollar soit «détrôné» : il maintient sa position dominante sur le Forex (45 % des transactions), dans les financements internationaux (50 %), comme ancrage pour les autres devises (60 %) ou dans la composition des réserves de change des banques centrales (65 %). Il y a de bonnes raisons à ce maintien : le poids du passé, la profondeur des marchés américains et surtout l’absence de devise alternative crédible.

Toutefois, le déséquilibre s’accentue entre le poids «réel» des Etats-Unis (15 % du PIB mondial) et la place du dollar dans les flux financiers. A terme, la remise en question du dollar et du système monétaire international (SMI) est inéluctable. Cette hégémonie du dollar ne sera pas remplacée par une autre hégémonie. Dans un monde désormais multipolaire, le SMI sera forcément multidevise. Et ce monde multipolaire confronté à des enjeux globaux (environnement, risque sanitaire, etc.) suppose forcément de repenser la gouvernance mondiale.

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

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