Des banques centrales face à la menace inflationniste
Faible durant toute une décennie, l’inflation redevient le premier sujet de préoccupation des banques centrales en ce début d’année 2022. La Réserve fédérale, rassurée par la dynamique de croissance à l’œuvre, et notamment par l’état du marché du travail, précise que le « niveau maximum d’emploi » pourrait être atteint « bientôt ». Cela ouvre la porte à une hausse de taux très rapidement, après la fin du tapering. Le marché anticipe le premier mouvement dès le mois de mars, et certains experts évoquent même une amplitude de 50 points de base ! Par ailleurs, les minutes du FOMC (Federal Open Market Committee) de décembre laissent clairement entrevoir que la Fed initiera prochainement une politique de réduction de son bilan, élément clé pour l’année 2022 : la vitesse de réduction importera vraisemblablement plus que les niveaux absolus de taux directeurs, qui demeureront assez faibles. En Europe, la Banque centrale européenne (BCE) devra également prendre des décisions. Les achats du PEPP (Pandemic Emergency Purchase Programme) vont graduellement diminuer et s’arrêteront fin mars prochain. La BCE réinvestira les titres arrivant à maturité jusqu’à la fin 2024. Mais elle réaffirme qu’elle restera flexible en fonction des conditions de marché, et prêtera à n’en pas douter une attention toute particulière au comportement du BTP italien en période d’élections. En revanche, la porte apparaît fermée à une hausse de taux en 2022, mais elle pourrait s’ouvrir en 2023…
Laetitia Baldeschi est responsable des études et de la stratégie chez CPR Asset Management.