Des taux de défaut stables, pour l’instant
Le segment haut rendement («high yield») du marché obligataire européen a connu une forte croissance depuis le début 2016. Les émissions que nous notons ont ainsi bondi de 50 milliards d’euros au premier trimestre de cette année, soit trois fois plus qu’à la même période un an auparavant. A la fin 2016, la dette haut rendement des sociétés européennes arrivant à maturité en 2021 s’élevait à 536 milliards d’euros. La demande actuelle sur les marchés laisse à penser que le refinancement de cette dette ne devrait pas rencontrer de problèmes majeurs. De même, le taux de défaut est resté proche de 2 % (soit 13 émetteurs), bien en dessous de sa moyenne de 3,2 % entre 2002 et mars 2017. La vigueur de la reprise économique et la persistance de taux très bas nous conduisent à prévoir des taux de défaut encore proches de leur niveau actuel au cours des trois prochains trimestres. C’est ce que reflète le pourcentage de notes avec une perspective négative, qui oscille entre 16 et 19 % depuis 2015. Deux indicateurs méritent toutefois d’être surveillés : d’une part, on voit une concentration accrue de notes dans la partie inférieure de l’échelle high yield (CCC/C), soit 6,3 % du total, contre 5,9 % il y a un an et 4,8 % il y a deux ans. Cette augmentation pourrait à terme correspondre à un taux de défaut accru. D’autre part, la distribution des notes avec une perspective négative est sectoriellement très concentrée autour du segment énergie et exploration. La baisse du dollar et la faiblesse des prix pétroliers devraient continuer de peser sur ce secteur.