La baisse du dollar est-elle durable ?

Publié le 26 mai 2017 à 14h48

Jean-Michel Six

Le déclin du billet vert entamé début avril s’effectue désormais contre toutes les grandes monnaies, du yen japonais à la livre britannique. L’euro n’est bien sûr pas en reste. A 1,123 face au dollar, il se situe à son point le plus haut depuis début novembre. La monnaie unique a gagné plus de 8 % depuis le plus bas atteint début décembre. L’effet Trump paraît épuisé : les marchés attendaient une relance fiscale «massive» avec en contrepartie une forte remontée des taux d’intérêt. Ils n’ont eu pour l’instant qu’une crise politique larvée à Washington, et des annonces sans lendemain. A l’inverse, c’est de la «vieille» Europe que sont venues les bonnes nouvelles, avec une accélération de la croissance en zone euro et des indicateurs d’activité au plus haut depuis 2011.

Il est sans doute trop tôt pour conclure que le dollar est désormais dans une phase de repli durable. La nouvelle administration Trump peut encore nous surprendre. Mais les mesures fiscales qui restent les plus probables – en particulier des baisses d’impôts – n’auront qu’un faible impact sur la croissance et ne devraient donc pas remettre en cause les perspectives de hausses modestes des taux US désormais anticipées par les marchés. En attendant, cette remontée du taux de change de l’euro est une bonne nouvelle pour la BCE. Un taux de change plus fort correspond de fait à un resserrement équivalent à une hausse de son taux directeur, mais sans effet négatif sur l’évolution du crédit en zone euro.

Jean-Michel Six

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