Divergence !
Cette année s’achève sur un écart important de perception des risques et du scénario économique entre les marchés financiers et les banquiers centraux. Le consensus de marché est sur l’idée d’un ralentissement de l’économie américaine et européenne, sans profonde récession, et une poursuite continue du mouvement de désinflation. De fait, ce scénario est validé par les derniers indicateurs.
L’analyse est moins optimiste pour les banques centrales. Aux Etats-Unis, la principale crainte est que l’inflation connaisse un rebond avec une consommation des ménages solides. Jerome Powell et ses collègues ont été surpris par la résilience de l’économie au durcissement des conditions financières. La BCE, de son côté, observe une croissance solide des salaires dans la zone euro qui, soit affectera les profits des entreprises, soit se traduira par une inflation plus résiliente, une fois les « effets de base », notamment énergétiques, disparus.
Il est trop tôt pour « crier victoire » a déclaré Mme Lagarde. Excès de prudence des banques centrales ou réelle divergence sur les risques économiques ? Plus que jamais, les marchés et les banques centrales seront « data dependent » en cette fin d’année…
Christian Parisot est conseiller économique auprès du prestataire de services d'investissement Aurel BGC, dont il a été préalablement responsable de l’ensemble de la recherche, et Chef Economiste entre 2006 et 2021. Titulaire d’un diplôme universitaire, il a débuté en 1996 sa carrière d’économiste de marché à la Caisse Centrale des Banques Populaires (devenue ultérieurement Natixis) avant de rejoindre Aurel un an plus tard.
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