La croissance mondiale ne sera pas un long fleuve tranquille
Bonne nouvelle : la reprise économique se poursuit grâce à la baisse du prix du pétrole, ainsi qu’aux politiques monétaires très accommodantes qui améliorent les conditions de financement et soutiennent la richesse des ménages. Ainsi, nous avons estimé qu’aux Etats-Unis, la reflation des actifs financiers et immobiliers aurait contribué pour un tiers à la croissance depuis 2009, via l’effet richesse qui bénéficie à la consommation et la baisse du coût du capital qui soutient l’investissement.
Mauvaise nouvelle : les risques sont asymétriques à la baisse. En particulier, les économies développées sont très vulnérables à un retournement des facteurs qui ont précisément contribué à la croissance, en particulier une hausse des taux et une baisse des actions. A titre d’illustration, un choc baissier de 20 % sur les actions coûterait environ 1 point de croissance aux Etats-Unis.
Ce faisant, les économies développées sont donc très sensibles à la communication des banquiers centraux : ce sont essentiellement des erreurs de communication sur la conduite de la politique monétaire qui ont provoqué la tension obligataire en mi-2013, et plus récemment, le regain de volatilité sur les marchés d’actifs risqués. La récente décélération de la consommation aux États-Unis n’est probablement pas sans lien avec le choc de marché de la fin de l’été.
Donc, la reprise se poursuit notamment grâce à des évolutions de marché favorables. A l’inverse, un choc de volatilité pénaliserait sans aucun doute la croissance.
Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management
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