La valse-hésitation des banquiers centraux

Publié le 6 novembre 2015 à 16h13    Mis à jour le 10 novembre 2015 à 9h27

Philippe Weber

Les banquiers centraux ne sauraient-ils plus sur quel pied danser ? On va bientôt se le demander. La communication des principales banques centrales, notamment celle de la Réserve fédérale, semble en effet être devenue récemment un peu brouillée.

Pas de hausse de taux en septembre : la situation internationale pèse sur la croissance et l’inflation, explique-t-on. Mais la conférence de presse qui suit explique qu’on aurait pu monter, et que peut-être, dès octobre, on montera. Plusieurs membres du FOMC expliquent tout l’intérêt qu’il y aurait eu à monter, ou sinon à ne plus tarder, avant que deux membres du directoire démontrent à l’inverse qu’il faut attendre. Nouveau statu quo en octobre, mais plus de mention du risque international, sans qu’on voie trop en quoi la situation a changé, et mention de la possibilité de monter en décembre – possibilité de nouveau évoquée par trois des principaux dirigeants de la banque centrale. Certes la diversité des opinions est un des atouts du FOMC, qui est bâti comme il l’est notamment dans ce but. Mais diversité n’est pas hésitation.

Même les propos de M. Draghi ont pu récemment sembler contradictoires : d’une part, dans sa conférence de presse régulière, il laisse entendre aussi clairement que possible un nouvel assouplissement monétaire en décembre ; d’autre part, quelques jours plus tard, il précise qu’il s’agit surtout d’étudier les éventuelles mesures, et que tout reste ouvert. Il ne faudrait pourtant pas qu’aux incertitudes propres à la macroéconomie et à la situation internationale s’ajoute une volatilité induite par les banques centrales !

Philippe Weber

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