«L’Angleterre est une île»
Le 23 juin, le peuple britannique se prononcera par référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. Les sondages ont longtemps donné une avance au maintien dans l’UE, avant de s’inverser en faveur du Brexit. Les arguments pour l’UE sont multiples : il faut garder l’accès au marché unique en y ayant voix au chapitre ; il faut notamment que les entreprises financières britanniques aient libre accès au marché européen ; il faut bénéficier des accords commerciaux négociés par l’UE, tout cela pour un coût budgétaire somme toute limité. Les soutiens sont multiples : la majorité du gouvernement et des parlementaires, la plupart des grandes entreprises, la quasi-totalité de la City, la Banque d’Angleterre, et bien sûr les représentants des institutions européennes, et, avec plus ou moins de discrétion, beaucoup de dirigeants étrangers, de la chancelière Merkel au président Obama. Les arguments économiques pour le Brexit semblent plus fragiles, insistant sur l’excès de réglementation qui freinerait la croissance. Un certain nombre de ministres et anciens ministres, une forte minorité du Parti conservateur, certains économistes et chefs d’entreprise souhaitent sortir ; à l’étranger, M. Trump, le président Poutine, Mme Le Pen sont les partisans les plus voyants du Brexit. Qu’en sera-t-il ? Nul ne le sait ; mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’un vote ne se fait pas uniquement, et loin de là, sur des critères économiques : les motifs essentiellement politiques, dans ce cas la souveraineté nationale et, malheureusement aussi, l’immigration, seront bien plus importants.