Le retour du débat sur l’inflation
La publication d’indices de prix supérieurs aux attentes en septembre a contribué à relancer le débat sur l’inflation. L’analyse détaillée de ces chiffres ne doit en effet pas faire abstraction du caractère somme toute généralisé de la hausse des prix. Celle-ci s’observe dans un nombre croissant de composantes des indices, ce qui dépasse le cadre de la réouverture des économies post-crise sanitaire.
A cela il convient d’ajouter la crise énergétique particulièrement vive en Europe, avec, d’une part, la hausse du prix du pétrole et, d’autre part, et surtout la hausse du prix du gaz par insuffisance de l’offre dans un contexte géopolitique et météorologique particulier. Celle-ci, qui pourrait durer jusqu’au printemps prochain, devrait freiner la demande, en entamant le pouvoir d’achat des ménages européens pourtant préservé au plus fort de la crise sanitaire. Du côté de l’offre également, les tensions sur les prix des matières premières, les pénuries, les coûts du transport sont autant de facteurs haussiers pour les coûts des entreprises, tentées de répercuter cela sur leurs prix de ventes. Les sources d’inflation sont donc multiples.
Cette inflation est-elle toujours qualifiable de temporaire ? Rien n’est moins sûr. Et les derniers discours des banquiers centraux commencent à distiller le doute sur cette affirmation. La remontée des taux nominaux et des anticipations d’inflation des marchés indique que les investisseurs commencent eux aussi à douter.
Laetitia Baldeschi est responsable des études et de la stratégie chez CPR Asset Management.