Le suspense est insoutenable ! (Quoique…)
Est-ce pour cette semaine ? La Réserve fédérale va-t-elle relever le taux directeur, après sept ans à 0 % ? L’économie le permet : le taux de chômage, 5,1 %, est celui que la banque centrale elle-même estime être un taux de chômage «naturel». L’inflation annuelle est certes loin de l’objectif de 2 %, mais elle accélère depuis trois ou quatre mois. Mais à l’objectif (plein-emploi et inflation à 2 %), il faudrait être au taux neutre (sans doute autour de 3 %) : on en est loin. L’économie est-elle si fragile qu’elle ne pourrait supporter une hausse minime ? Sans doute pas.
L’approche des élections effraie-t-elle le FOMC (Comité fédéral d’open market) ? Le passé montre qu’il y est indifférent. Le ralentissement en Chine ? Outre que nous ne croyons guère que le ralentissement en cours soit massif, il faut en relativiser l’impact : une baisse de 10 % des importations de toute l’Asie représenterait 0,3 % du PIB américain – moins que l’écart entre les 1re et 2e estimations du PIB au 2e trimestre –, même s’il faut rajouter les effets indirects, financiers ou psychologiques.
Les risques de volatilité enfin : éviter le krach de 1994, voire les perturbations de mai 2013 à l’annonce de la fin prochaine des achats de titres. On ne peut exclure quelques mouvements de marché, mais la trajectoire annoncée sera plus importante sur ce point que la date initiale. Ce n’est en tout cas pas en reportant la décision que ces différents risques seront évités. Attendre serait reculer pour mieux sauter, alors que le contexte économique appellerait une normalisation monétaire, malgré les séquelles de la crise financière. Réponse imminente !