Le repli du prix de l’énergie a fait chuter le taux d’inflation de la zone euro, qui s’inscrit à 6,9 % en mars, contre 8,5 % en février.

L’énergie, qui avait tiré l’inflation vers le haut pendant de très nombreux mois, a désormais une contribution négative (- 0,1 %). Cela reflète le recul sur un an du prix du pétrole et du gaz. C’est une très bonne nouvelle. Il n’y a pas de nouvelle escalade qui ressemblerait à une crise de l’énergie semblable à celle de l’an dernier. Cette dynamique baissière du prix de l’énergie ne va pas s’inverser. La sobriété des consommateurs et une météorologie favorable ont fait reculer la demande d’énergie depuis le début de l’année.

En revanche, la hausse des prix alimentaires est toujours forte. Sa contribution est proche de 3,3 %. L’incidence de la baisse du prix des engrais tarde à se faire sentir. Le taux d’inflation sous-jacent, qui s’inscrit à 5,7 %, est toujours plus haut à chaque mois qui passe. Sa contribution tend vers 3,9 %. Les ménages, qui subissent ces hausses des prix, ne bénéficient pas de bouclier tarifaire, comme c’était le cas en 2022 sur l’énergie. Dès lors, en dépit des hausses de salaire, le pouvoir d’achat et la consommation sont pénalisés.

La hausse de l’inflation sous-jacente est aussi une alerte pour la BCE. On ne perçoit pas encore le point haut de cette mesure de la hausse des prix internes. La BCE ne peut pas relâcher son attention et devra, à sa prochaine réunion, continuer de remonter ses taux d’intérêt de référence si elle veut rester crédible.