Le cycle financier, marqué par plusieurs phases, est clairement entré dans une vague d’IPOs en Europe où elles représenteraient à fin mai déjà plus des deux tiers de celles de l’année dernière. Avec un peu de retard sur le marché américain, le marché primaire s’anime en Europe avec, par exemple, Euronext, Elior, tout en restant actif ailleurs dans le monde, comme l’indiquent les introductions d’Alibaba ou de Synchrony Financial. Est-ce un bon signe et que peut-on en attendre ?

C’est incontestablement une bonne affaire pour les banques introductrices, dont les commissions depuis le début de l’année se montent à 3,15 milliards de dollars, selon Freeman Consulting. Le cycle financier, souvent en anticipation du cycle réel, signale avec le retour des «intros» de meilleures perspectives. Pas de placements sans un appétit de la part des investisseurs, là encore un signe d’optimisme. Plus structurellement, un certain nombre de nouveaux acteurs, dont ceux du Private Equity davantage présents en Europe depuis quelques années, animent le marché : après avoir accompagné la croissance d’entreprises ayant réussi, ils recherchent la liquidité pour leurs propres investisseurs. D’autres acteurs, vendeurs contraints par les régulateurs comme ING ou par nécessité financière, ont dû attendre le retour de valorisations suffisamment attractives. C’est donc aussi un signe de valorisations plus en phase avec les fondamentaux, après une très longue période de crise.

Les investisseurs, quant à eux, trouveront une offre étendue leur permettant de diversifier leurs portefeuilles et de s’exposer à de nouveaux acteurs, parfois de nouveaux secteurs.

Le marché primaire présente généralement de meilleures conditions pour les investisseurs car l’émetteur, tant en actions qu’en obligations, recherche le succès pour sa première apparition sur le marché. C’est également potentiellement une aubaine lorsque la vente est forcée. Certes, après un certain temps, la vague n’apporte plus la qualité ou les opportunités que les investisseurs attendent, comme certaines opérations commencent à le montrer.

Au total, le retour des IPOs est, à l’instar de celui des hirondelles, une bonne nouvelle.