Les marchés auraient-ils tort ?

Publié le 13 septembre 2019 à 16h46    Mis à jour le 17 octobre 2019 à 17h02

Hervé Goulletquer

Dans ce monde compliqué, caractérisé par un vrai manque de visibilité concernant la croissance économique et la faible lisibilité de l’environnement politique international, les marchés appellent de leurs vœux des initiatives monétaires, mais aussi budgétaires, proactives.

Au risque de paraître provocateur, il faut s’interroger sur la totale justesse de ce souhait. Faut-il, en particulier, déboucher sur une solution unique ? Pas vraiment, car apparaît alors un sérieux problème de concordance des temps.

A court terme, le risque qu’il faut parer est bien une inflexion baissière non désirée de la croissance, qui s’accompagne d’anticipations inflationnistes plus faibles. Soutenir la demande est, à ce titre, plutôt indiqué. Reste tout de même la question des degrés de liberté dont disposent encore les politiques économiques, du fait du bas niveau des taux d’intérêt comme de la taille «coquette» des dettes publiques.

A moyen terme, le point soulevé est davantage la remise en cause de la coopération internationale. La perspective d’une guerre froide, voire «glaciale», de longue durée entre la Chine et les Etats-Unis serait un élément de remise en cause de l’organisation de la production autour du globe et une potentielle dislocation de l’ordre commercial mondial. Avec quelles conséquences sur l’équilibre entre offre et demande et sur la croissance potentielle ? Est-on en train d’ouvrir la porte menant à un retour à la stagflation ? C’est alors une politique de l’offre qu’il faudrait privilégier.

L’enjeu est donc de répondre à la fois à ces challenges de court et moyen termes. La Chine s’y emploie, mais sans que sa démarche n’apparaisse très claire aux yeux des investisseurs.

Hervé Goulletquer

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