Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement peuvent alimenter l’inflation
Les indicateurs sur l’état des chaînes d’approvisionnement se tendent à nouveau, et se situent même au plus haut depuis la mi-2022. Deux facteurs contribuent au retour de ces goulets d’étranglement : d’une part, l’environnement géopolitique en mer Rouge, et, d’autre part, la reprise progressive de l’activité industrielle et du commerce international, notamment en Asie. Outre la hausse des délais de livraison et la remontée du coût du fret aérien, ces tensions se traduisent surtout par une envolée du prix du fret maritime.
Dès lors, cela renforce les risques haussiers sur l’inflation. En particulier, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement devraient alimenter l’inflation sur les biens. Il convient de ne pas sous-estimer la velléité des entreprises à maintenir leur marge et leur capacité à répercuter la hausse du prix des intrants sur les prix de sortie. En effet, le pouvoir de marché des entreprises (pricing power) s’est globalement renforcé au cours des dernières années, notamment pour les sociétés américaines cotées, en lien avec des situations de marché plus oligopolistiques.
Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et le pouvoir des entreprises dans la fixation des prix ne permettront pas aux banques centrales d’envisager un cycle de baisse des taux, mais seulement un assouplissement ponctuel des conditions monétaires.
Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management
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