Mille milliards

Publié le 7 novembre 2014 à 14h50    Mis à jour le 7 novembre 2014 à 18h13

Philippe Weber

Non pas mille milliards de mille sabords, mais mille milliards d’euros : c’est ce que M. Draghi a annoncé aussi explicitement qu’il est possible. Selon lui, les opérations déjà décidées (TLTRO, achats d’obligations sécurisées et d’ABS) devraient permettre au bilan de la BCE de retrouver sa taille du début de 2012. Si cela ne suffisait pas, d’autres opérations non classiques seraient entreprises, que les services de l’Eurosystème ont reçu instruction de préparer. Il s’agirait d’achats soit d’obligations d’entreprises, soit de titres d’Etat. M. Draghi a précisé que la taille mais aussi la composition du bilan sont importantes – la BCE s’orienterait donc pratiquement vers un assouplissement quantitatif et qualitatif, comme le Japon. Quels résultats attendre ? Sans doute pas des miracles, mais une aide. Les refinancements à long terme ciblés devraient assouplir encore les conditions de crédit. Les achats d’obligations sécurisées et d’ABS devraient faciliter les conditions de financement, de même que celles d’obligations d’entreprises, si elles venaient à être décidées. Les achats d’obligations d’Etat permettraient une baisse du niveau général des taux, y compris dans les pays dits périphériques. Le surcroît de liquidité permettrait à celles des banques qui n’ont encore qu’un accès limité au marché interbancaire de respirer un peu. Enfin, et peut-être surtout, une expansion du bilan devrait permettre une nouvelle baisse de l’euro. S’il n’est sans doute plus très surévalué, une dépréciation serait cycliquement très bienvenue et faciliterait une reprise de l’activité. 

Philippe Weber

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