Montera, montera pas?

Publié le 7 mai 2015 à 15h17    Mis à jour le 19 juin 2015 à 15h30

Philippe Weber

Si le FOMC était au Festival de Cannes, ses membres monteraient à coup sûr «les marches». Ce n’est pas le cas, et il s’agit bien sûr du taux des fonds fédéraux.

Les statistiques économiques médiocres du premier trimestre ont conduit la plupart des observateurs à repousser à l’automne, voire à 2016, la date à laquelle ils envisagent une première remontée. Pourtant, tout n’est pas joué. Le marché de l’emploi s’est nettement amélioré, ce que souligne la Banque centrale elle-même. Même les salaires, jusqu’ici atones, se redressent. L’inflation n’est aussi basse qu’en raison de la baisse du prix du pétrole et de la hausse du dollar, mouvements transitoires. Le rétablissement économique serait-il si fragile qu’il ne puisse supporter le passage du taux directeur de 0 à 0,25 % ? C’est difficile à croire. Le taux est à zéro depuis plus de six ans, alors qu’un le taux neutre devrait être proche de la croissance nominale – au moins 3 % actuellement. La Réserve fédérale craint-elle une réaction des marchés ? Mais, puisqu’il faudra bien monter un jour, il ne tient qu’à elle de susciter les anticipations d’un relèvement prochain, sinon imminent. Il faut aussi songer qu’un mouvement de taux met plusieurs trimestres à agir et que, si l’on veut pouvoir abaisser de nouveau le taux lorsque la conjoncture se dégradera, il faut qu’il ne soit plus à zéro. Pourtant, Mme Yellen et ses collègues font preuve d’une extrême prudence, à défaut de ne plus être «patients» : la violence de la crise financière amorcée en 2007 a-t-elle fragilisé à ce point le système financier qu’il faille hésiter pour un quart de point ?

Philippe Weber

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