Opportunités et paradoxes dans le marché du crédit

Publié le 25 mars 2016 à 15h16    Mis à jour le 25 mars 2016 à 18h03

Jean-François Boulier

Les turbulences boursières du début de l’année conjuguées à un des cycles économiques asynchrones dans le monde ont provoqué l’écartement des spreads de crédit. Est-ce une opportunité, et de quelle nature ?

La récente annonce par la Banque centrale européenne (BCE) d’étendre son programme d’achat d’obligations de 20 milliards par mois ainsi qu’aux titres émis par les entreprises a remis le marché du crédit à l’ordre du jour. Le début d’année avait vu les craintes se traduire par une liquidité très précaire et une hausse très substantielle des écarts de taux (spreads) avec les emprunts d’Etat, à environ 2 % sur le crédit BBB et jusqu’à 4,5 % pour le haut rendement. A la suite de l’annonce de la BCE, le marché primaire vient de connaître sa meilleure semaine depuis le début de l’année.

L’investisseur retrouve des opportunités qui avaient disparu depuis de nombreux trimestres en raison de la baisse des taux en zone euro et de la recherche de rendement qu’elle a générée. Les inquiétudes sur le secteur bancaire, parfois fondées mais souvent exagérées, ont poussé les spreads du secteur financier au-dessus des autres secteurs, ce qui est paradoxal compte tenu de la qualité de crédit améliorée par le renforcement des fonds propres.

Le deuxième paradoxe réside dans la faible différence de spreads entre les Etats-Unis, l’Asie et l’Europe. Cette dernière est en début de cycle alors que le cycle est déjà bien entamé outre-Atlantique. Beaucoup de pays émergents sont en récession. L’absence de différenciation offre d’intéressantes opportunités entre les secteurs et les pays, à tout le moins dans les secteurs à forte composante domestique et pour les émetteurs les moins internationalisés.

Jean-François Boulier Président d'honneur ,  Af2i

Jean-François Boulier est président d'honneur de l'Af2i.

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