Oublions l’inflation, voici la récession !

Publié le 20 juillet 2022 à 18h04

Sebastian Paris Horvitz    Temps de lecture 2 minutes

Aux-Etats-Unis, l’inflation du mois de juin est ressortie plus élevée que ce qui était attendu, à 9,1 % en glissement annuel. Et si la hausse des prix de l’énergie l’explique en partie, l’ensemble des autres composantes continuent elles aussi de progresser à vive allure.

Ce constat pourrait inquiéter. Pourtant, sur les marchés, ce n’est pas vraiment le cas. Et, pour cause, le discours qui domine aujourd’hui est celui d’un risque de récession. En effet, sous le coup des hausses des prix de l’énergie et surtout d’un resserrement monétaire rapide, le recul de l’activité pourrait rapidement faire revenir l’inflation autour des 2 % visés par la Fed. Cette conviction, ou la confiance dans les autorités monétaires, est d’ailleurs si forte que la prime de terme, c’est-à-dire la rémunération demandée pour détenir un actif à long terme, ressort nulle ou négative, soit historiquement basse.

Pour autant, compte tenu de sa trajectoire récente, et surtout de l’erreur, presque constante, de prévision du marché, on pourrait entendre des doutes quant à la normalisation rapide de l’inflation, et ce même en acceptant la dissipation de certains effets spécifiques liés à la pandémie. Ce n’est pas le cas.

Dans les trimestres à venir, nous risquons bien d’être confrontés à une conjoncture économique plus morose, avec des risques élevés de récession. Nous verrons alors si le marché a eu raison de baisser la garde sur l’inflation. En attendant, et même si l’on souhaite se focaliser sur la croissance, l’inflation pourrait bien nous hanter plus longtemps que prévu.

Mots clés Macroéconomie
Sebastian Paris Horvitz Directeur de la recherche ,  LBP AM

Sebastian Paris Horvitz est directeur de la recherche chez LBP AM

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