Remboursement de la dette NGEU : un défi pour la nouvelle Commission européenne

Publié le 11 octobre 2024 à 10h47

Didier Borowski    Temps de lecture 2 minutes

Juridiquement, l’ensemble des fonds disponibles au titre du plan Next Generation EU (NGEU) doivent être débloqués avant la fin 2026. Et le remboursement des prêts octroyés se profile : il commencera en 2028 et s’étalera jusqu’en 2058.

A supposer que toutes les enveloppes aient été mobilisées d’ici fin 2026, le budget de l’Union européenne (UE) devra commencer à prendre en charge le remboursement des subventions accordées aux Etats membres (421 milliards d’euros), ainsi que les intérêts correspondants. En revanche, les prêts octroyés (386 milliards) – qui ne font pas partie du budget de l’UE – sont transférés aux Etats qui les ont demandés, et les intérêts sur ces prêts seront naturellement à leur charge. La réflexion sur les finances de l’UE post-2027 est en cours. Plusieurs sujets épineux sont sur la table pour la nouvelle Commission : le remboursement du principal et des intérêts de la dette pour les subventions NGEU, les besoins de financement supplémentaires (pour la défense notamment) et l’introduction de nouvelles sources de revenus pour le budget de l’UE.

La question du financement de la charge de la dette est particulièrement sensible. La facture totale pourrait s’élever à plus de 220 milliards d’euros (0,6 % du PIB estimé de l’UE pour 2021-2058). Et à partir de 2028 (nouveau cycle budgétaire), le budget de l’UE devra également inclure des dispositions pour le remboursement de la dette de l’UE, en plus des charges d’intérêt. Des recettes supplémentaires seront donc nécessaires. Sinon, les pays devront soit réduire d’autres dépenses, soit augmenter leurs contributions. Pour alléger le fardeau, les Etats membres devraient, a minima, pouvoir se mettre d’accord pour émettre de nouveaux emprunts afin de financer les intérêts de la dette.

Didier Borowski Responsable recherche politiques macro ,  Amundi Investment Institute

Didier Borowski est responsable de la recherche sur les politiques macroéconomiques au sein de l’Amundi Investment Institute. Auparavant, il a exercé plusieurs fonctions : responsable de la stratégie Taux et Changes, co responsable de l’équipe de Stratégie et Recherche économique, responsable de la macroéconomie puis plus récemment responsable global views. Avant de rejoindre Amundi, il était économiste et stratégiste senior de Société Générale Asset Management (2000-2009). Didier Borowski a commencé sa carrière au sein de la Direction de la Prévision du Ministère de l’économie et des finances. Il a également exercé les fonctions d’expert auprès de la Commission européenne. Didier Borowski est Docteur ès sciences économiques. Il a été Professeur associé à l’Université Paris Nord (2007-2011) puis a enseigné plusieurs années à l’université Paris-Dauphine.

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