Sans la dépréciation du yen, l’inflation serait restée de -1,2% au Japon
Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon ont mis en place une politique monétaire de Quantitative Easing, de création massive de liquidités (de base monétaire, de monnaie de Banque centrale) par l’achat massif de titres publics par les Banques centrales. L’objectif des politiques de Quantitative Easing est de faire remonter l’inflation pour obtenir des taux d’intérêt réels négatifs et de faciliter ainsi le désendettement.
Comment a évolué l’inflation dans ces trois pays ? Malgré le Quantitative Easing, l’inflation recule aux Etats-Unis (elle n’est plus que de 1,1 % par an), elle recule au Royaume-Uni (elle n’est plus que de 1,7 %, elle était de 3 % il y a un an). Ce n’est qu’au Japon qu’on a vu fortement monter l’inflation, d’une valeur négative à une valeur proche de 1,5 %.
Mais le Quantitative Easing a conduit à une dépréciation de 20 % du yen ; sans cette dépréciation, l’inflation serait encore très négative au Japon, de l’ordre de - 1,2 % par an. Cela montre un point important : les politiques monétaires très expansionnistes n’ont aucun effet positif sur l’inflation autre que celui qui résulte de la dépréciation éventuelle du taux de change.
Patrick Artus est Chef économiste de Natixis depuis mai 2013. Polytechnicien, diplômé de l’Ensae, et de l’IEP Paris, Patrick Artus intègre l’Insee en 1975, où il participe notamment à des travaux de prévision et de modélisation, avant de rejoindre, cinq ans plus tard, le département d’économie de l’OCDE. En 1982, il devient directeur des études à l’Ensae puis il est nommé, trois ans plus tard, conseiller scientifique au sein de la direction générale des études de la Banque de France. En 1988, il intègre la Caisse des dépôts et consignations, où il exerce successivement en tant que chef du service des études économiques et financières puis responsable de la gestion actif-passif. En 1993, il est nommé directeur des études économiques, responsable de la recherche de marché chez CDC-Ixis. Devenu en 1998 directeur de la recherche et des études de Natixis, il est promu chef économiste en mai 2013. Depuis septembre 2024, il est conseiller économique d'Ossiam. Il est également membre du Cercle des Economistes.
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