«Steady hand policy»

Publié le 29 septembre 2017 à 17h17

Philippe Weber

Les décisions du dernier FOMC ont été conformes aux attentes : la Réserve fédérale a maintenu son taux directeur, laissé attendre une nouvelle hausse en décembre et annoncé le début de la réduction du bilan à partir du mois d’octobre. Pas de surprise, donc, mais il n’est pas inintéressant de voir que la Banque centrale américaine a assorti ces annonces de commentaires montrant son attachement, ou son retour, à une politique de main sûre, ou ferme («steady hand policy»), expression longtemps très populaire chez les banquiers centraux et qui semble revenir à la mode. En effet, évoquant les effets des ouragans qui ont dévasté le sud-est des Etats-Unis, le communiqué du FOMC souligne que, au-delà des perturbations puis de la reconstruction, les ouragans ne modifieront sans doute pas significativement la trajectoire de moyen terme de l’économie nationale. C’est le bon sens même : la politique monétaire, en l’occurrence, ne peut rien, et elle doit rester neutre, ou, pour éviter une ambiguïté sur ce terme, indifférente aux circonstances de court terme, spécialement si elles sont extérieures à la monnaie et à la finance. C’est le même principe qui a conduit la présidente Yellen a déclarer que la Réserve fédérale ne prévoyait pas d’ajuster le programme de normalisation de la taille du bilan. La politique monétaire doit être prudente – le moins qu’on puisse dire est qu’elle l’est – mais aussi prévisible. Si chaque événement ou statistique de court terme devait infléchir une trajectoire prévue ou annoncée, on risquerait d’accroître inutilement la volatilité, sinon de compromettre la crédibilité.

Philippe Weber

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