The wage conundrum : l’énigme des salaires aux Etats-Unis
Malgré une amélioration rapide, le marché de l’emploi des Etats-Unis garde un curieux point faible, l’absence d’accélération des salaires horaires, avec seulement 2 % de hausse annuelle. Contraire à l’expérience, cette atonie pourrait laisser craindre une stagnation de la consommation et la persistance d’une inflation trop basse. Il faut cependant y regarder de plus près. Si le salaire horaire nominal augmente peu, cela est, pour les salariés, compensé par la hausse du nombre d’heures travaillées et, pour l’instant, par la faiblesse de l’inflation, qui assurent une progression du salaire total et du pouvoir d’achat. Du point de vue des entreprises, la médiocrité des gains de productivité joue un rôle. D’un point de vue macroéconomique enfin, la hausse marquée du nombre d’emplois assure une progression soutenue (4 % environ par an) de la masse salariale. Cela dit, les salaires, y compris les salaires horaires nominaux, vont finir par accélérer. Le taux de chômage est aujourd’hui proche du «NAIRU[1]», le taux de chômage dit «naturel» au-dessous duquel l’inflation salariale apparaît. Nombre d’indicateurs vont dans ce sens, comme la part de salariés quittant volontairement leur emploi, ou les enquêtes sur les intentions salariales des entreprises. Dans ce contexte de fortes créations d’emplois, compte tenu du fait qu’il faut agir par anticipation et que la politique monétaire met près de deux ans à agir, la Réserve fédérale devrait relever prochainement son taux directeur.
[1] Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment