La politique industrielle est le nouveau cheval de bataille de la politique économique. Les mesures prises aux Etats-Unis, notamment via l’Inflation Reduction Act (IRA), sont jusqu’à présent un grand succès. Les dépenses de construction d’usines progressent vivement depuis l’adoption de l’IRA en août 2022. On ne dispose pas de mesures comparables en Europe. Mais Bruno Bonnell, qui préside France 2030, fait remonter des informations très positives sur l’accueil de ce plan et sur les bouleversements engendrés.

La France et les Etats-Unis ne sont pas les seuls à prodiguer des efforts considérables pour relocaliser la production et réindustrialiser l’économie. La Chine est très active et l’Europe ne veut pas se laisser distancer. Le rationnel derrière cet attrait pour l’industriel est le sentiment de mieux maîtriser, pour chaque pays, le périmètre de sa propre économie. Il y a un côté nostalgique aussi, car l’industrie puissante était synonyme de croissance forte dans l’après-Seconde Guerre mondiale.

La politique industrielle est désormais le support de la transition énergétique et de la convergence vers la neutralité carbone. Mais selon quelle logique ? Est-elle l’instrument ultime qui permettra la convergence vers la neutralité carbone, ou la transition énergétique n’est-elle qu’un moyen de créer localement de la richesse et de l’emploi au détriment des autres ? Cette dernière option paraît la plus en phase avec la politique de la classe moyenne chère à Joe Biden.