Depuis cinq mois, l’inflation aux Etats-Unis progresse systématiquement à un rythme inférieur aux prévisions des économistes. Les droits de douane instaurés par l’administration Trump n’ont pas encore eu d’effet marqué sur les prix à la consommation. En fait, les détaillants ont anticipé les hausses en important massivement avant leur mise en place. De nombreux importateurs ont aussi négocié des accords de prix ou changé de fournisseurs, retardant les ajustements. Par ailleurs, les indices de prix couvrent un large éventail de biens et services, ce qui dilue l’impact spécifique, déjà visible sur certains produits comme les chaussures, vêtements, jouets ou appareils électroménagers. Avec un taux moyen de droits de douane aux Etats-Unis entre 18 % et 20 %, les entreprises vont probablement en répercuter environ 50 % sur les consommateurs. Cette pression devrait culminer au quatrième trimestre. Toutefois, l’inflation annuelle n’excéderait pas 4 % au premier semestre 2026. Plus optimistes, les marchés anticipent un pic limité à 3,5 %, intégrant un impact négatif d’une économie affaiblie. Dans ce contexte, la Fed rassurée pourrait reprendre avant la fin de l’année son cycle d’assouplissement monétaire, pour revenir vers une position plus neutre.