Zone euro vs Etats-Unis en 2025 : Là où l’économie diverge, les taux se réajustent
Les perspectives macroéconomiques des Etats-Unis et de la zone euro continueront de se différencier de manière marquée en 2025. Bien que les économistes s’attendent à une décélération de la croissance américaine à +2,1 %, cette prévision pourrait être révisée à la hausse, soutenue par les mesures procycliques de la nouvelle administration. A l’inverse, les estimations optimistes concernant la croissance européenne à +1,1 % seraient déçues par le probable retour d’une phase récessionniste. En effet, l’accumulation d’incertitudes géopolitiques, l’instabilité politique en France et en Allemagne, ainsi que les barrières tarifaires envisagées par Donald Trump, créent un climat d’attentisme pour les entreprises et les consommateurs. En conséquence, les banques centrales ajusteront l’an prochain leur politique monétaire. Alors qu’une réduction de 0,25 % des taux directeurs est acquise en ce mois de décembre, la Fed devrait ralentir son rythme de baisses et stabiliser ses taux autour de 3,75 %. En revanche, la BCE sera contrainte de réagir face aux difficultés mentionnées, en réduisant ses taux de manière plus rapide et marquée, vers une cible vraisemblablement inférieure à 2 %. Ce contexte soutiendra tout de même les actifs de performances.
Thierry Million est directeur de la gestion obligataire d'Allianz Global Investors France. Ingénieur diplômé en Informatique de l’Institut de Recherche polytechnique de Mulhouse, titulaire d’un DESS en finance de l’Institut Supérieur de Gestion et diplômé de la SFAF, Thierry Million débute sa carrière en 1987 en tant que courtier et responsable de la Trésorerie chez Dynabourse. Il est ensuite gérant obligataire à la Banque Vernes. En 1994 il rejoint Dresdner RCM Gestion en tant que directeur de la gestion obligataire. En 2001 il devient Responsable des activités Product Management et Conseil d’AGF Asset Management. A partir de 2003, il prend la responsabilité des portefeuilles diversifiés des institutionnels et entreprises, ainsi que de la recherche quantitative et économique. En 2006, il est nommé directeur de la recherche économique et quantitative et du Conseil, puis directeur de la gestion obligataire d’Allianz Global Investors en 2008. Depuis 2013, il est directeur de la gestion obligataire institutionnelle.
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