Un « alignement des planètes » pour un choc de productivité
A partir du milieu des années 2000, la croissance de la productivité du travail a ralenti dans la plupart des pays développés, y compris en France. La principale explication est la faiblesse de l’investissement depuis vingt ans. Assez normalement, le capital physique et humain perd en productivité s’il n’est plus « entretenu ».
Actuellement, trois conditions sont réunies pour observer un rebond de la productivité dans les prochaines années.
D’abord, les transitions économiques (géopolitique, environnementale et digitale) forcent les entreprises à investir. Ce nouveau cycle d’investissement est désormais une réalité : dans tous les pays, l’investissement « sort par le haut ». Par exemple, en France, le poids de l’investissement des entreprises dans le PIB est sur un plus haut depuis quarante ans.
Ensuite, il y a un cycle d’innovations (notamment avec le développement fulgurant de l’intelligence artificielle) qui favorise les gains de productivité.
Enfin, les innovations ne suffisent pas à elles seules pour rehausser la croissance de la productivité. L’histoire économique montre qu’il faut une impulsion publique pour que les innovations se diffusent dans toute l’économie. Et les plans d’investissement pluriannuels des Etats devraient favoriser cette diffusion des innovations.
La productivité étant l’un des principaux ressorts de la croissance, toute bonne nouvelle sur la productivité constitue alors une bonne nouvelle sur la croissance.
Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management
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