Une analyse de Christian Morel, chef economiste, Groupama AM
Un environnement économique « plus normal »
Les facteurs de risque auxquels sont confrontés les acteurs économiques ne manquent pas : aléas politiques et géopolitiques, hausse des faillites, remontée des taux d’intérêt, incertitude sur le prix des matières premières…
Pour autant, tous ces facteurs traduisent en fait un retour à une certaine « normalité » après une situation bien souvent anormale. Les aléas géopolitiques sont malheureusement la « norme » dans un monde de confrontation de puissances. Les faillites d’entreprise sont la « norme » dans une économie entrepreneuriale, surtout lorsque ces défaillances ont été empêchées par la situation sanitaire : après avoir été anormalement basses, il est même « normal » que ces faillites soient temporairement anormalement élevées. La reconstitution des taux d’intérêt réels est aussi « normale », sauf à provoquer de l’instabilité financière.
La succession de crises a conduit à la prise de conscience du retard d’investissement et de l’urgence à (ré)investir dans un monde de transitions (environnementale, géopolitique, digitale et démographique). Ce nouveau cycle d’investissement est la meilleure nouvelle qui soit : c’est un ressort de croissance plus sain et plus durable.
La « machine économique » peut fonctionner avec des incertitudes. Et c’est justement parce qu’il y a des incertitudes, qu’il y a des opportunités. Dans ce monde de transitions, il vaut donc mieux regarder autant les incertitudes, que les opportunités.
Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management
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