Le blog de Christophe Morel
Vers un effritement de la croissance mondiale
Le coronavirus aura un impact significatif sur la croissance en Chine et en Asie, dont l’ampleur dépendra toutefois de la durée de l’épidémie. Et par le commerce mondial, les indicateurs conjoncturels des autres zones devraient marquer une pause dans leur amélioration, voire une consolidation pour les plus fragiles (Allemagne, Italie). Cependant, ce n’est pas un choc permanent ; il est de nature transitoire, ce qui signifie qu’une fois ce choc passé, il devrait y avoir pour partie rattrapage et poursuite du processus en cours de reconstitution des stocks.
Pour autant, au-delà du restockage, l’amélioration conjoncturelle risque d’être décevante parce que l’investissement ne prendra pas le relais : d’une part, dans cette phase avancée du cycle, les entreprises ne souhaiteront pas prendre beaucoup de risques ; d’autre part, les incertitudes sont importantes et le resteront (élections américaines, Brexit, …).
Dans cet environnement, la balance des risques des banques centrales reste clairement asymétrique à la baisse : un resserrement monétaire est très peu probable avant très longtemps, alors que l’assouplissement peut vite intervenir. En effet, la Fed a une facile propension à reconnaître les nouvelles incertitudes et peut donc rapidement opter pour une baisse « assurantielle » des Fed Funds. En zone euro, comme la BCE va vraisemblablement être amenée à revoir à la baisse sa prévision de croissance, une baisse du taux de dépôt est également à anticiper.
Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management
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