Zone euro / Japon : la comparaison n’est peut-être pas là où on l’imagine

Publié le 2 mai 2014 à 12h36    Mis à jour le 2 mai 2014 à 15h53

Christophe Morel

Contrairement aux États-Unis et au Royaume-Uni, le désendettement du secteur privé en Zone euro n’a pratiquement pas progressé : la dette des ménages rapportée au PIB s’établit à 65% fin 2013 contre 64% en 2008, et la dette des entreprises (toujours rapportée au PIB) est désormais de 101% contre 99% en 2008. Par pays, le désendettement du secteur privé allemand permet de contrebalancer l’augmentation des endettements français et italien. Ainsi, le processus d’ajustement des bilans est loin d’être achevé en Zone euro.

Cet ajustement nécessaire et inéluctable des bilans pourrait avoir deux conséquences importantes en termes financier :

D’abord, il favorise la reconstitution du taux d’épargne aux dépens de l’investissement. Si bien que pour « restaurer » l‘équilibre  épargne/investissement, le taux d'intérêt réel doit rester bas. Evidemment, des taux nominaux maitrisés contribuent à maintenir les taux réels bas.

Ensuite, cette reconstitution de l’épargne aux dépens de l’investissement a pour corollaire une poursuite de l’amélioration de la balance courante qui soutient la demande d’euros.

Au final, la comparaison avec le Japon n’est peut-être pas tant dans les processus économiques qui font peser la menace du risque déflationniste. Elle se situe peut être davantage dans les mouvements de marché qu’impliquent l’ajustement des bilans : des taux bas et une appréciation de la devise.

Christophe Morel Chef économiste ,  Groupama Asset Management

Christophe Morel est chef économiste de Groupama Asset Management

Du même auteur

Voir plus

Chargement en cours...

Chargement…