Essentielles en temps de crise afin de maintenir l’activité économique et les services publics, les infrastructures n’ont pour autant pas été épargnées dans la période récente. Les nouveaux projets ont été freinés et certains actifs, notamment dans les transports, sont durablement affaiblis. Les investisseurs continuent toutefois de se positionner sur certains segments, notamment ceux qui pourraient bénéficier des plans de relance.
La crise sanitaire a mis en lumière le rôle clef des infrastructures au service de la collectivité. «Nous avons tous pris conscience lors du confinement de la valeur des services comme la collecte des déchets ou l’accès à l’eau, l’électricité, la santé, relève Charles Dupont, responsable du pôle financement d’infrastructures chez Schroders. Ces services sont revenus au centre de l’attention au point que les salariés qui les mettent en œuvre ont été régulièrement applaudis par le grand public.» Il n’en demeure pas moins que le financement des infrastructures a été impacté par la crise sanitaire. Au deuxième trimestre 2020, selon l’enquête Amundi/Preqin sur les actifs réels, le nombre de deals s’est élevé à 183 en Europe, un chiffre très inférieur aux trimestres précédents (voir tableau). Le confinement n’a en effet pas été sans conséquence sur la capacité des gérants d’actifs à poursuivre leur activité. L’interdiction des déplacements les a empêchés de mener les due diligences nécessaires avant toute prise de décision. «Nous ne pouvons investir en aveugle», commente Vincent Levita, président et fondateur d’Infravia et président de la Commission infrastructures chez France Invest. De ce fait, la mise en place de nouveaux projets ou les transformations de structures existantes ont été retardées. «Les transactions qui ont débuté avant la crise sanitaire ont été menées à leur terme, précise Alexis Ballif, managing director (responsable) au sein d’Ardian Infrastructure. En revanche, les acteurs n’ont pas pu initier de nouveaux projets en avril et mai. Ils devraient être reportés sur septembre et octobre et globalement rattrapés d’ici la fin de l’année.»