Né dans le capital investissement, l’impact investing ou la recherche d’impact positif sur l’environnement, le social ou le sociétal à travers l’investissement, se diffuse à l’ensemble des classes d’actifs. Les gérants spécialisés dans les actions, les obligations ou encore l’immobilier cherchent de plus en plus à démontrer leur capacité à agir en vue d’améliorer le bien-être des populations et de diminuer les risques globaux. Un développement qui ne fait pas l’économie d’une approche rigoureuse. En effet, la Place de Paris s’est dotée d’une définition claire et exigeante de l’impact investing qui est commune aux actifs non cotés et aux actifs cotés. Après avoir brossé un état des lieux de l’impact investing et de son développement, les participants au Grand Débat d’Option Finance ont expliqué la façon dont ils mettent en œuvre concrètement cette définition, ils ont également analysé les liens entre l’impact investing, les fonds thématiques et l’ESG et mis en exergue l’importance de disposer d’une démarche d’engagement.
- L’impact investing rencontre un succès croissant, quelles sont les grandes tendances dans ce domaine ?
- Quels sont les facteurs qui expliquent la dynamique de croissance : demande des investisseurs, exigences réglementaires, contexte favorable ?
- Comment définissez-vous l’impact investing ?
- Les fonds à impact intègrent-ils tous systématiquement des critères ESG ?
- Existe-t-il un consensus au niveau des indicateurs retenus ?
- Quelles sont les pistes d’amélioration ?
- Les méthodologies ne doivent-elles pas aussi être adaptées à la classe d’actifs ?
- L’engagement est-il déterminant pour faire progresser les entreprises ?
L’impact investing rencontre un succès croissant, quelles sont les grandes tendances dans ce domaine ?
Mathieu Cornieti, président d’Impact Partners et de la commission impact de France Invest : L’impact investing est né dans le capital investissement. En France, les acteurs du capital investissement ont retenu une définition exigeante proposée par l’Association professionnelle France Invest qui repose principalement sur trois critères : l’intentionnalité, l’additionnalité et la mesure. D’après cette définition, nous sommes passés de huit sociétés de gestion avec 200 millions d’actifs sous gestion en 2012 à aujourd’hui 4 milliards d’euros et 40 à 45 sociétés de gestion qui sont actives dans l’univers de l’impact non coté. La croissance est très forte puisque nous avons assisté à un quasi-doublement des encours d’une année sur l’autre avec une accélération depuis trois ou quatre ans. En extrapolant cette définition aux autres pays européens, le marché français des fonds à impact non cotés est l’un des plus dynamiques avec le marché britannique. Cela s’explique en France par des raisons historiques. La France subit depuis de nombreuses années des problèmes sociaux. Le pays a besoin de solutions entrepreneuriales pour les adresser car la puissance publique est limitée financièrement par rapport à nos voisins, notamment de l’autre côté du Rhin. Dans l’univers du capital investissement, jusqu’au Sommet de Paris sur le climat, la très grande majorité des fonds concernait ainsi le social, mais depuis quelq...