Recrutement

La Banque de France recherche des contrôleurs bancaires

Publié le 27 juin 2014 à 16h52    Mis à jour le 24 juillet 2014 à 15h30

Arnaud Lefebvre

Afin de pallier le départ de plusieurs dizaines de contrôleurs bancaires au sein de la Banque centrale européenne, embauchés dans le cadre de la mise en place de l’Union bancaire, la Banque de France vient de lancer une campagne de recrutement. A la recherche notamment de profils confirmés, l’institution prévoit, outre la voie du concours administratif, de recruter des candidats directement sur le marché.

Si une expérience en banque centrale vous a toujours tenté, le moment est opportun. Dans le cadre de la mise en place de l’Union bancaire, et plus particulièrement du Mécanisme de supervision unique, qui entrera en vigueur en novembre prochain, la Banque centrale européenne a débauché de nombreux contrôleurs bancaires travaillant au sein de l’Eurosystème. A la Banque de France, ce sont ainsi plusieurs dizaines de contrôleurs bancaires qui ont rejoint l’institution de Francfort. Une situation qui a conduit la banque centrale française à lancer, le 12 juin dernier, une campagne de recrutement. «A ce jour, plus d’une soixantaine de postes sont à pourvoir à l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, signale Sophie Haas, directeur du recrutement et des carrières de la Banque de France. A mesure que l’Union bancaire montera en puissance, ce nombre devrait continuer de progresser.»

Une expérience de trois à cinq ans valorisée

La Banque de France cible avant tout des profils confirmés. Certes, il n’est pas exclu que des candidats juniors, sortant notamment d’école, soient sélectionnés. En effet, une partie des recrutements – cette part n’a pas été précisée – sera réalisée à travers la voie d’un concours administratif (voir encadré). Celui-ci est ouvert aux personnes issues d’une école supérieure d’ingénieur ou de management, d’un institut d’études politiques ou titulaires d’un master 2 scientifique, économique, comptable, ou encore juridique. Pour autant, c’est via un autre canal de recrutement que la Banque de France pourrait être la plus active : les embauches directes sur le marché. «Notre souhait est de nous entourer de très bons auditeurs, capables notamment de déceler des failles dans des bilans bancaires, précise Sophie Haas. Dès lors, nous nous intéressons, dans ce cas précis, à des profils plutôt confirmés ou à des juniors très rigoureux.»

En termes de formation, les ingénieurs ainsi que les collaborateurs diplômés d’écoles de management ou de commerce sont particulièrement appréciés. En outre, une expérience dans le domaine du contrôle constitue une forte valeur ajoutée.«Les responsables opérationnels de la Banque de France apprécient que les candidats aient effectué un passage en cabinet d’audit, en banque ou chez un assureur, poursuit Sophie Haas. Généralement, nous valorisons des profils bénéficiant d’une expérience de trois à cinq ans.»

Un niveau de rémunération lié au mode d’embauche

Afin de séduire les candidats, la banque centrale propose exclusivement des contrats à durée indéterminée. Le statut des agents, propre à la Banque de France, se rapproche de celui de la fonction publique. De fait, les rémunérations versées dépendent de grilles préétablies. Toutefois, le salaire octroyé aux futurs collaborateurs variera en fonction du canal de recrutement. Pour un candidat réussissant le concours de cadre de direction de la Banque de France, les revenus annuels bruts s’établiront à 40 000 euros. Un niveau valable tant pour un profil junior que confirmé. La seconde voie de recrutement, pour sa part, laisse davantage de latitude à la direction des ressources humaines de la banque centrale. «Dans ce cas de figure, nous pouvons valoriser la formation du candidat, ainsi que son parcours professionnel, explique Anne Zappa, chef du service du recrutement au sein de la Banque de France. Par exemple, un collaborateur bénéficiant de cinq ans d’expérience percevra, à l’embauche, un salaire annuel brut de plus de 50 000 euros.» Si, dans certains cas, les rémunérations proposées par la Banque de France peuvent se révéler moins importantes que dans le secteur privé, la différence éventuelle est le plus souvent compensée par d’autres avantages. «Nos collaborateurs reçoivent des primes d’intéressement et de participation, ainsi que des compléments de rémunération variables qui, en fonction de la performance, peuvent atteindre quelques centaines ou milliers d’euros par an», insiste Anne Zappa. A cela s’ajoute notamment une couverture complémentaire santé avantageuse, subventionnée par l’employeur à hauteur de 58 %.

Des modalités qui, selon la Banque de France, satisfont les candidats en provenance du secteur privé. Mais un second paramètre suscite également l’intérêt de ces derniers : les perspectives de mobilité. En effet, les postes à pourvoir au sein de la Banque de France ouvrent la voie à d’autres institutions, comme la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international ou encore la Banque des règlements internationaux. Des expériences à forte valeur ajoutée qui peuvent constituer un tremplin, en vue, éventuellement, d’un retour ultérieur dans le secteur privé.

Deux processus de recrutement distincts

Afin d’intégrer la Banque de France, les candidats peuvent passer par la voie classique du concours administratif ou opter pour celle du recrutement direct. Le processus de recrutement varie selon les canaux.

• Concours de cadre de direction : la sélection se déroule en plusieurs étapes. Dans un premier temps, une étude de dossier ainsi qu’une épreuve de spécialisation écrite (dissertation économique, étude de cas en analyse et gestion financière, mathématiques et statistiques, informatique ou étude de cas juridique) permettent de retenir une liste de candidats admissibles. Ces derniers passent ensuite un entretien de motivation et d’admission, dont une partie se déroule en anglais. Au préalable, le candidat présente un exposé à partir d’un texte portant sur des notions économiques et sociales contemporaines. Les inscriptions au concours seront clôturées le 17 juillet prochain.

• Recrutements directs : comme dans le secteur privé, chaque candidat doit d’abord envoyer son curriculum vitae à l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution. Après une première sélection, les profils retenus sont conviés à un entretien, au cours duquel les connaissances des candidats sont testées. «Par la suite, une épreuve écrite peut être organisée, indique Sophie Haas, directeur du recrutement et des carrières de la Banque de France. Elle est succincte et porte sur un sujet général lié aux banques ou aux assurances, pour évaluer surtout les capacités rédactionnelles et la clarté de l’analyse.» Le processus de recrutement s’achève par un entretien en compagnie des équipes des ressources humaines qui, pour leur part, cherchent à mesurer la motivation de la personne.

 

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