Le commerce mondial, fragilisé par la crise de 2009, peine à retrouver de sa superbe. En 2017, affectée par la volatilité financière, la montée du protectionnisme et le risque d’impayé, la croissance du commerce mondial en volume (+ 3,3 %) restera inférieure de moitié à sa moyenne des années 2000. Néanmoins, de réelles opportunités existent à l’international pour les exportateurs français. Après s’être contractée de - 3 milliards d’euros en 2016, la demande additionnelle adressée à la France pourrait croître de + 28 milliards d’euros cette année. Dans quels pays se cachent les principaux débouchés à conquérir ? Tour d’horizon des risques et opportunités à l’export en 2017.
Malgré un environnement externe complexe, la croissance de l’UE se montrera stable en 2017 à + 1,7 % (comme en 2016), soutenue par la consommation des ménages (+ 1,7 % en 2017, après + 1,9 % en 2016) et l’investissement privé (+ 2,4 % en 2017, après + 2,5 % en 2016). Une opportunité à ne pas manquer pour les entreprises françaises.
«Cette année, les exportateurs français pourront miser sur le renforcement de la croissance de leurs voisins européens, explique Stéphane Colliac, économiste en charge de la France chez Euler Hermes.L’Allemagne, où + 5,2 milliards d’euros de débouchés sont à conquérir, l’Espagne (+ 3,9 milliards d’euros), l’Italie (+ 3,4 milliards d’euros) et la Belgique (+ 2,9 milliards d’euros) seront les marchés les plus porteurs. Au total, 80 % de la demande additionnelle adressée à la France en 2017 proviendra de l’UE.» Certains secteurs bénéficieront plus directement de cette demande supplémentaire : les biens d’équipement (+ 9,1 milliards d’euros), l’agroalimentaire (+ 5,2 milliards d’euros) et la chimie (+ 3,7 milliards d’euros).
Ne pas oublier le grand export
En 2017, les entreprises françaises pourront aussi aller saisir de la demande dans des marchés géographiquement plus éloignés. Par exemple, + 1,6 milliard d’euros de débouchés sont à capter en Chine. «La croissance nominale chinoise a accéléré et devrait atteindre + 8,9 % en 2017, expose Stéphane Colliac. De plus, le développement tendanciel de la consommation intérieure devrait continuer de bénéficier aux entreprises françaises.»Plus surprenant, malgré les velléités protectionnistes de Donald Trump, + 1,5 milliard d’euros seront à saisir pour les exportateurs français aux Etats-Unis en 2017. «Comme l’a montré notre dernier baromètre export, les entreprises françaises sont conscientes du retard qu’elles ont pris aux Etats-Unis, analyse Stéphane Colliac. Et comme la croissance américaine devrait accélérer à + 2,3 % en 2017, il y aura de nouvelles opportunités à saisir pour nos exportateurs.» Enfin, le Maghreb devrait revenir en force parmi les principales destinations des exportateurs français en 2017 : + 1,6 milliard d’euros de demande sont à saisir pour les exportateurs français dans cette région. Le rebond de l’activité au Maroc et en Tunisie, respectivement à + 4,5 % et + 2 %, offrira de nouvelles perspectives aux entreprises tricolores. L’Algérie, de son côté, bénéficiera cette année de la stabilisation du prix du pétrole.
Un environnement international complexe à appréhender
Des opportunités existent à l’international pour les exportateurs français, mais cette conquête doit s’accompagner d’une solide appréhension des risques. En effet, en 2017, comme en 2016, l’environnement macroéconomique international s’avérera complexe. La montée du protectionnisme devrait continuer d’affecter le climat des affaires. En près de trois ans, ce sont plus de 2 300 mesures protectionnistes qui ont été appliquées dans le monde. Le protectionnisme américain existait avant Trump, puisque les Etats-Unis occupent déjà la première place du classement (288 mesures en trois ans), suivis par la Russie (178) et l’Inde (165).
Le risque d’impayé sera quant à lui plus marqué cette année. Pour la première fois depuis 2009, les défaillances d’entreprises ne reculeront pas en 2017 (0 % vs. – 4 % en 2016), et augmenteront dès 2018 (+ 1 %). Le nombre de défaillances devrait ainsi croître en Amérique latine (+ 7 % en 2017, + 11 % en 2018), en Afrique (+ 6 % en 2017 et en 2018), en Asie-Pacifique (+ 4 % en 2017 et en 2018) et en Amérique du Nord (+ 4 % en 2017, + 5 % en 2018). Les conditions de financement évolueront cette année, affectées par la hausse des taux d’intérêt opérée par la Fed, et impacteront directement les entreprises de ces régions.
L’aventure export ne s’envisage pas en solo
Pour conquérir de nouveaux débouchés à l’export, sans mettre en danger sa trésorerie et sa rentabilité, il faut structurer sa démarche et définir une stratégie précise. Anticiper les risques, bien comprendre l’environnement des affaires et les pratiques culturelles, et connaître ses partenaires commerciaux : c’est primordial quand on se lance à l’export. Autant de tâches qui réclament du temps et de l’expertise.
Pour y parvenir, il est préférable d’être accompagné par un tiers qualifié et reconnu. L’assureur-crédit protège les entreprises contre le risque d’impayés en leur permettant d’être couvertes et indemnisées en cas de non-paiement de leurs créances commerciales. Mais c’est aussi un partenaire de croissance à l’export. Identifier où se trouve la demande et se concentrer sur des partenaires commerciaux solides, voilà qui est aujourd’hui essentiel à la performance financière et à l’agilité commerciale de l’entreprise. Grâce à ses implantations internationales, à ses réseaux locaux et à ses collaborateurs experts, l’assureur-crédit est en mesure de délivrer une analyse fine, dynamique et prospective de la santé des entreprises dans le monde entier. Il accompagne l’entreprise dans l’optimisation de sa prospection à l’étranger, tout en sécurisant son développement.
Questions à… Alice de Brem, directeur commercial courtage, Euler Hermes France
Alice de Brem est directeur commercial courtage d’Euler Hermes France depuis février 2017. En contact permanent avec les exportateurs français, elle explique comment se développer à l’international en toute sécurité.
Quelles sont les perspectives pour les exportateurs français en 2017 ?
Les entreprises françaises auront une belle carte à jouer à l’export en 2017 : la demande additionnelle adressée à la France pourrait croître de + 28 milliards d’euros en 2017. Les exportations françaises retrouveront des couleurs cette année grâce à la remontée du cours des matières premières, qui devrait être répercutée sur les prix des biens industriels. Le commerce français devrait aussi profiter d’un euro plus faible (1,07 face à l’USD) résultant des divergences entre les politiques monétaires de la Fed et de la BCE. Nos exportateurs pourront également miser sur le renforcement de la croissance des pays européens pour capter de nouveaux débouchés en Allemagne, en Espagne et en Italie.
Quel est le secret pour réussir son développement export ?
Un exportateur ne peut pas se permettre d’entreprendre une relation commerciale avec une entreprise dont il ne sait rien. A l’export, l’information est le nerf de la guerre ! Pour réussir son développement à l’international, il faut identifier les meilleurs prospects, surtout dans un contexte de recrudescence mondiale des défaillances d’entreprises (+ 1 % en 2018). Il est primordial d’anticiper le risque d’impayé en récoltant de l’information commerciale et financière. Toutefois, la facilité d’accès à l’information diffère d’un pays à l’autre. La Suisse se montre par exemple très frileuse dans la mise à disposition d’informations financières sur les entreprises, au même titre que l’Autriche. En Chine, l’information n’est pas toujours centralisée, et aux Etats-Unis, les entreprises ne sont pas obligées de publier leurs comptes.
Comment se prémunir contre le risque d’impayé à l’export ?
L’accompagnement par un tiers expert s’avère décisif. Chez Euler Hermes, nous disposons d’un réseau international de proximité qui nous permet de récolter et d’analyser de l’information commerciale, stratégique et financière. Nos 1 500 experts du risque, implantés dans plus de 50 pays, sont en contact permanent avec 40 millions d’entreprises. Nous proposons également un éventail complet de dispositifs d’assurance crédit court terme pour protéger la trésorerie des entreprises à l’export. Nous avons également mis en place une solution pour les entreprises souhaitant aussi couvrir des opérations ponctuelles à moyen terme contre les risques d’interruption du contrat et d’impayés. Enfin, nos activités de caution, un outil essentiel pour soumissionner des marchés à l’étranger et rassurer les donneurs d’ordre, connaissent un développement croissant.