Si les entreprises sont désormais conscientes que leur développement dépendra de leur capacité à engager leur transformation digitale, elles sont en revanche encore nombreuses à avoir des idées préconçues sur le sujet. En qualité d’acteur de la transformation digitale des entreprises, Emakina entend briser ces tabous et accompagne les entreprises dans la compréhension des enjeux liés au digital et dans la définition et la mise en œuvre de leur projet en la matière.
Les entreprises mesurent désormais l’urgence de la transformation digitale. «Elles ont d’ailleurs pris conscience que le digital ne consistait pas uniquement à développer un site Web en parallèle de leur activité mais permettait également à des concurrents, nouveaux ou historiques, de venir bouleverser leur chaîne de valeur et impacter ainsi leur business model et leurs revenus, explique Bertrand Duperrin, digital transformation leader chez Emakina. En effet, aujourd’hui, la concurrence peut venir de n’importe où. D’ailleurs, l’une des plus grandes craintes des entreprises porte sur l’apparition de start-up sur leur secteur d’activité comme ont pu le faire Airbnb dans l’hôtellerie, Uber dans le secteur des taxis ou encore Orange dans la banque mobile. Une crainte qui les incite donc de plus en plus à réagir.» D’autant que cette nouvelle concurrence impacte actuellement l’espérance de vie des entreprises. Selon une étude Deloitte, si l’espérance de vie d’une entreprise du Fortune 500 était de soixante-quinze ans il y a cinquante ans, elle n’est plus que de quinze ans aujourd’hui. Depuis 2000, 52 % des entreprises du Fortune 500 ont ainsi été rachetées ou ont disparu.
Un niveau inégal de maturité des entreprises
Malgré cette prise de conscience, la maturité des entreprises face à leur transformation digitale reste disparate. Un certain nombre d’entre elles se contentent toujours d’une approche purement technologique de manière à gagner en efficacité dans leurs processus. Elles sont encore peu nombreuses à s’inscrire dans une véritable logique de transformation digitale qui consiste à faire évoluer leur métier et leur business model pour répondre aux besoins et aux attentes marché de demain. «Pourtant, le digital est, pour un certain nombre d’entreprises, un pilier indispensable à leur développement, sinon une question de survie», insiste Bertrand Duperrin.
La transformation digitale, avant tout une philosophie
Selon Emakina, le digital représente ainsi une manière de réinventer chaque fonction de l’entreprise. «Le digital est bien plus qu’une technologie et des compétences, souligne Bertrand Duperrin, il s’agit d’une approche business, d’une philosophie et d’une manière d’exercer son métier.» Emakina met d’ailleurs en garde les entreprises contre le déni de la transformation digitale, car il n’existe plus, aujourd’hui, d’«abri anti-digital». Tout le monde est désormais concerné par le digital, aussi les grandes entreprises que les commerçants de quartier. «Prenons l’exemple du groom sur Internet qui propose des services de teinturerie ou de couture avec enlèvement et retour du vêtement à l’heure et à l’endroit choisis par le client, poursuit Bertrand Duperrin. Que devient le teinturier de quartier qui se pensait à l’abri de ce nouvel environnement concurrentiel ? D’ailleurs, plutôt que d’attendre l’arrivée de cette concurrence, mieux vaut que les entreprises se “disruptent” par elles-mêmes.» Trop d’entreprises craignent encore de perdre une partie de leur activité en se digitalisant. Or, même pour une entreprise en développement, la disruption est aujourd’hui un moyen de gagner de nouvelles parts de marché, ou, du moins, de ne pas en perdre. «Un choix que Sony n’a pas fait au début des années 2000 ! rappelle Bertrand Duperrin. En refusant à l’époque de se lancer dans la vente en ligne de musique, de peur que cette stratégie mette à mal une activité commerciale historique qui fonctionnait bien, la société a laissé à Apple une véritable opportunité de développer et commercialiser iTunes.» Les entreprises doivent donc s’affranchir de cette crainte et sauter le pas du digital, d’autant plus que, contrairement à certaines idées reçues, elles peuvent compter sur les compétences digitales de leurs collaborateurs.
Les ressources internes, pilier de la transformation digitale
«Dans leur vie privée, leurs collaborateurs utilisent les mêmes outils digitaux que leurs clients : ils utilisent les réseaux sociaux, réalisent des achats en ligne, réservent leurs vacances sur Airbnb, utilisent Uber, etc., explique Bertrand Duperrin. Ils sont donc à même d’utiliser ces technologies du digital également dans leur environnement de travail et prêts, à ce titre, à accompagner l’entreprise dans sa transformation.» Cependant, pour que ces projets soient couronnés de succès, l’impulsion de la direction générale est indispensable. «La transformation digitale démarre par le haut, précise Bertrand Duperrin. Il s’agit en effet d’une logique de repositionnement de l’entreprise sur la chaîne de valeur, de changement de métier et d’exemplarité de la part de la direction générale : dès lors que la direction générale montre l’exemple et est crédible dans le partage de sa vision, le collaborateur suivra.» De même, il est nécessaire que, dans le cadre de ces projets, la marque (à savoir la manière dont l’entreprise a l’habitude de se projeter vers l’extérieur) doit se réconcilier avec l’organisation (à savoir la façon dont elle travaille en interne). «Le digital permet de remettre l’interne au service de la marque et du client, conclut Bertrand Duperrin. Or, il n’y a pas d’expérience clients sans expérience employés. Mener à bien un tel projet suppose donc que les façons de travailler en interne soient en ligne avec le nouveau business model et l’objectif attendu en termes d’expérience clients. Enfin, il est indispensable que l’entreprise s’inscrive dans une logique d’acculturation et d’apprentissage en continu.»
Questions à… Bertrand Duperrin, responsable du pôle transformation digitale chez Emakina France
Bertrand Duperrin est responsable du pôle transformation digitale chez Emakina France, agence de transformation digitale «full service», depuis 2015. Il y est en charge du développement de l’activité, de la méthodologie et de l’accompagnement stratégique des clients. Bertrand Duperrin a débuté sa carrière dans le conseil en RH puis a rejoint l’industrie du logiciel blueKiwi Software en 2006. En 2010, il entre chez Nextmodernity. Il est nommé directeur en 2012 et développe l’offre de transformation interne ainsi qu’un partenariat stratégique avec IBM.
Comment s’articule l’offre d’Emakina ?
Bertrand Duperrin, responsable du pôle transformation digitale, Emakina France : Nous avons positionné notre offre autour de trois piliers. Nous sommes d’abord présents en «strategy to delivery». A ce titre, nous accompagnons les entreprises dans la réflexion qui entoure leur stratégie de transformation digitale jusqu’à sa mise en place opérationnelle, sur le terrain. Par ailleurs, nous mettons à leur disposition une offre «full service». La transformation digitale implique en effet des enjeux technologiques, marketing, de design expérience, de conduite du changement ou encore RH. Nous intervenons donc sur l’ensemble de ces axes. Enfin, nous proposons de mettre de la créativité dans le processus de transformation. Pour encourager l’innovation, il est en effet indispensable que le projet de transformation digitale sorte des sentiers battus. Les entreprises qui réussissent leur transformation digitale sont celles qui ont une approche méthodique, rationnelle, créative et innovante.
Quelle est votre proposition de valeur autour de cette offre ?
Bertrand Duperrin : Nous entendons aider les entreprises à comprendre les impacts du digital sur leur organisation et leurs métiers. A cet effet, nous réalisons des ateliers de travail avec elles pour leur permettre de s’acculturer et de monter en compétences sur le digital. Nous construisons ensuite un dispositif unique de conception et de suivi de l’expérience clients et de l’expérience employés. A cet effet, nous avons déployé une méthodologie spécifique.
Comment fonctionne cette méthodologie ?
Bertrand Duperrin : Elle a pour vocation de piloter de manière cohérente et unifiée l’expérience clients et l’expérience employés qui naîtront de cette transformation digitale. Chaque changement que la transformation digitale implique en interne doit en effet être justifié par une démarche ou une prestation concrète (une proposition de valeur claire pour le collaborateur) qui sera ensuite délivrée au client. Or, un pilotage unique et cohérent permet de s’inscrire dans cette démarche, tout en nécessitant de moindres ressources dans sa mise en œuvre.