Les investisseurs, déjà familiers des avantages que présentent les forêts d’un point de vue financier – décorrélation par rapport aux autres classes d’actifs, faible volatilité, protection contre l’inflation –, sont progressivement en train de découvrir leurs vertus en matière d’impact.
Les enjeux sont multiples, à commencer par celui des crédits carbone. « Notre fonds Averrhoa Nature-Based Solutions s’inscrit dans une logique d’additionnalité, notre objectif étant de créer des puits de carbone supplémentaires, explique Laurent Fayollas, membre du comité exécutif et deputy head of infrastructure chez Ardian. Ce que l’on constate aujourd’hui, c’est que le type de crédits carbone (conservation, séquestration) et leur niveau de qualité commencent à générer des différences de prix. Le fait que les entreprises puissent utiliser ces crédits carbone pour aller plus vite dans leur trajectoire net zéro est un élément moteur. Plus on aura de qualité dans ces crédits et plus on saura montrer qu’il y a d’additionnalité, plus on sera sur le haut du panier en termes de prix. » Au-delà de la génération de crédits carbone, les forêts jouent également un rôle capital dans le cadre de la préservation et de la restauration de la biodiversité, sans oublier leur impact social sur les communautés qui y vivent.
Autant d’atouts qui devraient permettre à la classe d’actifs d’attirer de plus en plus d’investisseurs. « Le mouvement va, de notre point de vue, être similaire à celui que l’on a connu avec les infrastructures, qui ne représentaient que 1 à 2 % des allocations il y a vingt ans et dont le poids atteint aujourd’hui 10, 15 ou 20 %. Tous les investisseurs auront une allocation en capital naturel d’ici quelques années, c’est ce que je souhaite ! » se projette Sarah Clawson, global head, investor relations chez New Forests.