De manière générale, l’usage des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle (IA) permettent de remédier à plusieurs problématiques, et en particulier de gagner du temps pour pouvoir exploiter davantage les données, notamment ESG. L’IA générative va d’ailleurs un cran plus loin dans cette approche.
« Sur le sujet de l’ESG, nous pouvons avoir trois cas d’usage assez intéressants de ces technologies, précise Sabrine Aouida, chief impact officer de WeeFin : les modèles adaptés pour aller récupérer de l’information quantitative dans les rapports des entreprises, ceux pour remonter des informations ou des signaux faibles sur des entreprises pour traiter, par exemple, les sujets de controverses, et ceux pour convertir une donnée non structurée en donnée structurée. » « La vraie révolution n’est pas tant dans l’IA, mais dans ce qui la sous-tend, c’est-à-dire le matériel, ajoute de son côté Paul Bezault, CEO d’Asset Sagacity. Ce qui nous permet aujourd’hui de faire tourner ChatGPT, c’est l’explosion des capacités de calcul, de stockage de données. »
L’IA générative a-t-elle un intérêt pour les investisseurs ?
« Notre modèle consiste à faire gagner du temps aux analystes ESG, au data management sur des tâches à faible valeur ajoutée comme sur le traitement de la donnée, pour qu’ils puissent allouer plutôt de l’expertise, précise Sabrine Aouida. En ce sens, nous disposons déjà de beaucoup de données qualitatives en ESG. ChatGPT, pour un investisseur, ne va donc pas complètement remplacer la qualité de l’analyse des équipes des investisseurs. En revanche, cette technologie peut être utilisée par les data providers. » « Ce que nous utilisons chez Asset Sagacity, ce n’est pas forcément de l’IA mais de l’analyse statistique, comme les algorithmes spatiotemporels qui ont l’avantage d’être déterministes, indique Paul Bezault. En effet, l’IA permet de traiter de multiples données rapidement mais avec une marge d’erreur non négligeable. Un algorithme statistique va déjà éradiquer 90 % des problèmes que je croise sur de la donnée financière ou extra-financière. »
Réglementation et données durables
La réglementation qui arrive sur la donnée durable va faciliter la vie aux fournisseurs de données, beaucoup moins aux asset managers et aux institutionnels, car il faut se doter de technologies qui ne sont actuellement pas forcément à la portée de tous. « D’autre part, la réglementation est limitative, explique Paul Bezault. Elle va imposer un certain nombre de règles, de points de données à reporter, qui sont très loin d’être capables de représenter la dure réalité de l’ESG. Si on voulait avoir une véritable empreinte, une véritable prise sur notre environnement, on aurait besoin de beaucoup plus de points. »