L'été dernier, plusieurs assureurs et mutuelles se sont engagés à investir 7 milliards d’euros d’ici 2026 dans le capital investissement français. Cet accord avec l’Etat comprend une charte de gouvernance et un cahier des charges définissant la sélection et l’investissement dans des fonds existants ou nouveaux. A l’heure où le capital investissement marque le pas, ce volet de financement de l’économie apparaît bienvenu.
Le lancement de la deuxième phase de l’initiative Tibi (du nom de l’économiste Philippe Tibi, auteur d’un rapport en 2019 sur le financement de la prochaine révolution industrielle et porteur de ce projet au ministère) a été annoncé par le président de la République le 14 juin 2023. La phase de mobilisation des fonds par Bercy a permis au ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique de signer un engagement avec 28 investisseurs institutionnels, pour l’essentiel des assureurs et des mutuelles, en vue de financer le développement des entreprises technologiques à hauteur de 7 milliards d’euros d’ici le 31 décembre 2026. Dans un pays légaliste comme l’est la France, on ne manquera pas de saluer la démarche contractuelle du projet.
1. L’initiative Tibi 1, un premier bilan très positif
Lancée en 2019, la première phase de l’« initiative Tibi avait pour objectif d’augmenter la capacité de financement des entreprises technologiques sur deux poches de financement : le late stage non coté et la global tech cotée, en mobilisant l’épargne des investisseurs institutionnels, et notamment celle des assureurs.
Plus de 6 milliards d’euros ont été mobilisés par les investisseurs partenaires sur la période 2020-2022 par la signature d’un accord d’engagement permettant d’investir près de 30 milliards d’euros (en co-investissement) dans l’écosystème, dont environ deux tiers dans les fonds labellisés non cotés et un tiers dans les fonds labellisés cotés.
2. L’initiative Tibi 2, une nouvelle ère industrielle ?
Dans un contexte de besoin de financement massif des transitions écologique, numérique et industrielle, l’objectif est aujourd’hui de poursuivre cet effort en favorisant le financement des entreprises technologiques ou à composante technologique avérée.