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La méthode Trump : les entreprises dans la tourmente de la guerre tarifaire

Publié le 4 mars 2025 à 16h32

Arsene    Temps de lecture 4 minutes

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche a marqué un tournant dans la guerre commerciale. Jamais les médias n’auront autant parlé de droits de douane. Le mois de février a été rythmé par les annonces hebdomadaires du président américain qui est entré dans le vif du sujet avec une célérité qui déstabilise les partenaires commerciaux des Etats-Unis. Il entend renforcer le contrôle aux frontières pour protéger tant les citoyens américains des flux migratoires et du trafic de fentanyl, que l’économie américaine, en réduisant le déficit commercial et en instaurant des mesures protectionnistes.

Par Marc Brocardi, associé, Alexandre Celse, manager, et Marine François, manager, Arsene

Dès le 1er février, il adopte des droits supplémentaires de 25 % sur les produits originaires du Canada et du Mexique avant de les suspendre. Il instaure également des droits de 10 % sur les produits chinois et révoque le bénéfice de la franchise Obama (800 $ par jour d’importation en franchise), pour lesdits produits, mesure suspendue pour déployer les outils adéquats.

Le 10 février, il annonce, à compter du 12 mars prochain, des droits de 25 % sur l’acier et aluminium, incluant certains produits dérivés, quelle que soit leur origine.

Le 13 février, tout en se réservant la possibilité d’agir entre-temps, il ordonne au Bureau du représentant au commerce et à d’autres agences fédérales d’enquêter sur le préjudice causé par tout traitement commercial non réciproque et de proposer des solutions rapidement.

Enfin, il annonce, le 26 février, son intention d’imposer à l’UE des droits de 25 %, notamment sur les voitures et les produits alimentaires et, le 27 février, que les droits additionnels visant le Canada, le Mexique et la Chine entreront en vigueur le 4 mars.

Il s’appuie pour ce faire sur les prérogatives exceptionnelles conférées par l’International Emergency Economic Powers Act qui lui permettent de s’extraire du carcan des dispositifs classiques pour adopter promptement et sans concertation avec le Congrès des droits qui se révèlent être de puissants leviers de négociation.

L’Union européenne est naturellement ciblée. Sans s’arrêter sur les assertions simplistes, il convient de retenir comme arguments justifiant une guerre tarifaire, la balance commerciale négative (estimée à 300 milliards de dollars), la TVA à l’importation assimilée à tort à un droit de douane (ce qui révèle une méconnaissance profonde de cette taxe déductible…), et d’autres manquements à la réciprocité.

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