Après une année 2020 marquée par la crise liée à la Covid-19, les entreprises se trouvent, au moment de leur clôture annuelle, dans une situation marquée par l’incertitude qui complique singulièrement la détermination de la juste valeur d’un actif, en particulier dans le cadre de la mise en place de leurs tests de dépréciation.
Par Blanche Feauveaux, associée, Sorgem Evaluation
Identifier les indices potentiels de perte de valeur
A chaque date de reporting, la norme IAS 36 relative aux « dépréciations d’actifs » stipule qu’il faut apprécier « s’il existe un quelconque indice qu’un actif peut avoir subi une perte de valeur ». Ces indices peuvent prendre différentes formes et reposer sur des sources d’information internes ou externes. La norme identifie notamment comme indices de perte de valeur « d’importants changements, ayant un effet négatif sur l’entité […] dans l’environnement […] économique […] ou du marché dans lequel l’entité opère » ou encore les cas où « la valeur comptable de l’actif net de l’entité est supérieure à sa capitalisation boursière » (1).
En l’espèce, la crise liée à la Covid-19 constitue un changement important pour toute société et a eu, dans de nombreux secteurs, des effets négatifs. Selon une étude de l’Insee (2), « le premier confinement lié à l’épidémie de Covid-19 au printemps 2020 a provoqué un recul historique de l’activité : 73 % des sociétés déclarent une baisse de leurs ventes supérieure à 10 %, et 35 % une baisse supérieure à 50 % durant cette période ». Les impacts varient bien entendu selon les secteurs, l’hébergement, la restauration et les activités culturelles restant les activités les plus touchées, tandis que d’autres secteurs (grande distribution, industrie pharmaceutique) ont connu à l’inverse une hausse de leur activité.
La crise liée à la Covid-19 devrait ainsi, dans la majorité des secteurs, être identifiée comme un indice de perte de valeur obligeant les...