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Fiscal

Les droits d’enregistrement impayés sur une opération ultérieurement annulée sont rarement restitués

Publié le 28 mai 2024 à 11h24

Darrois Villey Maillot Brochier    Temps de lecture 3 minutes

Une décision récente de la Cour de cassation permet de rappeler que lorsqu’un acte juridique est annulé, notamment une vente, les droits d’enregistrement qui ont été régulièrement acquittés lors de sa conclusion ne sont, sauf exception, pas restituables. Si les règles en la matière sont complexes, on peut noter que ne sont pas, par principe, restituables les droits payés sur des opérations en cas de mise en œuvre ultérieure d’une condition résolutoire ou des dispositions régissant la résolution pour inexécution ou pour défaut de paiement du prix ou encore en cas d’exercice d’un réméré (art. 1961, 1er alinéa du CGI).

Par Vincent Agulhon, avocat, Darrois Villey Maillot Brochier

Par ailleurs, lorsqu’elle n’est pas prohibée, la restitution des droits d’enregistrement est généralement subordonnée à la condition que l’annulation, la résolution ou la rescision soit prononcée par une décision judiciaire passée en force de chose jugée (art. 1961, 2e alinéa), ce qui ne couvre pas les situations dans lesquelles le juge se contente d’homologuer un accord préalablement intervenu entre les parties pour remettre en cause l’opération déjà taxée.

Dans l’affaire évoquée, la société DJC s’était portée acquéreuse par voie d’adjudication d’un immeuble appartenant à l’Etat, alors que l’objet de la vente avait été partiellement détruit par un incendie le jour même. Quelques mois plus tard, les parties étaient convenues de la résolution de la vente dans un accord transactionnel et le prix n’avait jamais été payé, alors même que les droits d’enregistrement avaient, eux, déjà été acquittés. S’étant vu opposer un rejet par l’administration fiscale de sa demande de restitution des droits d’enregistrement, la société avait obtenu gain de cause devant la cour d’appel de Metz au motif que, bien qu’amiable et transactionnelle, l’annulation de la vente reposait sur un motif tiré du contrat lui-même – le défaut de paiement du prix – qui aurait conduit un juge à prononcer l’annulation si l’affaire avait emprunté la voie contentieuse. La Cour de cassation pointe les deux erreurs commises par la cour d’appel : non s...

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