Dans un contexte de hausse des taux et d’inflation, les pratiques d’évaluation des participations des fonds attirent l’attention des investisseurs et régulateurs. La référence aux guidelines de l’IPEV gagne du terrain, tout comme le recours à des experts indépendants, à la fois pour crédibiliser la communication financière et marketing, mieux superviser les risques et in fine éviter tous les désagréments que pourrait avoir un contrôle du régulateur qui aboutirait à une sanction.
Les fonds qui investissent dans des sociétés non cotées doivent régulièrement évaluer leur investissement. Leurs investisseurs ont besoin de ces valeurs afin d’estimer la performance de leur placement sans devoir attendre la liquidation du portefeuille d’investissements pour en avoir une idée. L’approche, les méthodes d’évaluation et leur mise en œuvre, dans le monde du non-coté (private equity), jouent donc un rôle crucial.
Il existe en effet bien des manières d’évaluer un investissement dans une entreprise : les méthodes d’évaluation sont nombreuses, sans parler des différences qui peuvent résulter de la mise en œuvre d’une même méthode d’évaluation. Pour ne prendre que l’exemple de la méthode dite par les comparables boursiers, qui consiste à se référer à un échantillon de sociétés cotées jugées comparables à la société à évaluer, les différences de mise en œuvre de cette méthode peuvent provenir d’une différence d’échantillon de sociétés considérées comparables, d’une différence sur le choix du multiple d’évaluation (multiple de chiffre d’affaires, d’Ebitda, d’EBIT, etc.), de calcul du multiple d’évaluation (différents choix possibles sur la période de génération de l’agrégat financier, différents ajustements de cet agrégat ou de la valeur d’entreprise, etc.) de référence, etc.
En synthèse : l’évaluation n’est pas une science, en tout cas pas une science exacte.
Et pourtant l’enjeu est important avec des répercussions multiples.
Dans ce cadre, les investisseurs et les régulateurs se font de plus en plus insistants sur leur demande de transparence et d’harmonisation des évaluations. Les gérants comprennent également l’intérêt que peut avoir pour eux une procédure d’évaluation sérieuse : ils peuvent ainsi crédibiliser leur communication financière et marketing et mieux superviser leurs risques.