59 SPAC listés en 2019, 248 SPAC listés en 2020, presque 300 SPAC listés entre le 1er janvier et le 31 mars 2021, à New York. La mode des SPAC (special purpose acquisition companies) est une véritable évidence. Quid de cette mode qui tend à se répandre sur le marché parisien ?
Par Neil Robertson, avocat, et Olivier Gauthier, avocat, Bignon Lebray
Mediawan, le premier SPAC français lancé en 2016 par Xavier Niel et Mathieu Pigasse (et sorti de la cote en décembre 2020), est resté pendant plus de quatre années une véritable exception en étant le seul SPAC coté à Paris. Cependant, la récente réussite de 2MX Organic, qui a levé 300 millions d’euros sur le marché parisien en un temps record, ainsi que le lancement à venir de 360 Disruptech EU, par le fonds 360 Capital qui désire lever 250 millions d’euros sur le marché parisien, nous invitent à penser que ces objets d’investissement d’un nouveau type ont définitivement franchi l’océan Atlantique.
Dans un premier temps, ces véhicules originaux sont constitués par leurs sponsors qui en définissent les statuts et l’objet social. Dans un deuxième temps, le capital du SPAC est ouvert au marché ou, plus précisément, aux professionnels du marché car seuls les investisseurs institutionnels peuvent acheter leurs titres : c’est l’introduction en bourse. Enfin, dans un troisième temps, le SPAC réalise ce pour quoi il a été créé : l’acquisition d’une ou plusieurs cibles.
Pour les sponsors, les SPAC sont extrêmement attirants et lucratifs. Leur qualité de fondateurs leur permet de détenir à moindre coût une part prépondérante du capital (généralement une vingtaine de pourcents pour un investissement compris entre trois et quatre pourcents), mais surtout le fait de présenter au marché une « coquille vide » leur permet d’effectuer des investissements opportunistes, en levant des fonds en un temps record.