La Commission des sanctions de l’AMF vient d’infliger une amende de 700 000 euros à l’ancien directeur de la consolidation de Schneider Electric pour des faits remontant à 2020. Les précautions qu’avait prises le groupe n’ont pas suffi à empêcher ce dérapage.
Tel est pris qui croyait prendre. Comment Arthur Bonnefoy, alors directeur de la consolidation du Schneider Electric au moment des faits, a-t-il pu imaginer pouvoir réaliser plus de 340 000 euros de profits en une journée, en profitant d’informations privilégiées, sans que le gendarme financier français ne vienne mettre son nez dans ses affaires ? Mal lui en a pris, en tout cas, car le 15 mars dernier, la Commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers lui a infligé une amende de 700 000 euros pour avoir, par deux fois, en février puis en juillet 2020, profité d’informations privilégiées relatives aux résultats de l’entreprise pour réaliser de très juteuses opérations sur des instruments financiers ayant pour sous-jacent Schneider Electric. « Cette prise de risque est incompréhensible de la part d’un homme a priori au fait des obligations en matière d’information privilégiée, affirme Christophe Perchet, avocat spécialiste du droit boursier chez Perchet Rontchevsky & Associés. C’est un peu comme si vous alliez tranquillement brûler un feu rouge, alors que vous savez que la police vous attend juste après le carrefour. »
Si le comportement du salarié surprend à un tel niveau hiérarchique, cette décision témoigne d’une mise en œuvre extrêmement classique du règlement européen (596/2014) sur les abus de marché. « Les émetteurs ont fait de réels efforts ces dernières années pour rappeler les règles applicables à leurs salariés, indique Romain Querenet de Breville,...